Le style « british » à la niche

Déjà en septembre, j’étais en deuil. En deuil de la fermeture des Laines Ecossaises, boulevard Saint-Germain. Une institution parisienne, où les cachemires venaient d’Edimbourg  –et non de Beijing-, où les polos Smedley se déclinaient en une impressionnante palette de matières et de couleurs. Une boutique au chic atypique, dont on se transmettait l’adresse de génération en génération. Comme un bijou. Six mois plus tard, je passe boulevard des Capucines et c’est au tour d’Old England de baisser son rideau. Pour toujours. Une autre adresse « so british », où l’on servait le thé aux clientes le temps de l’essayage d’une robe ou d’un twin-set : époque formid’. Le style anglais n’a plus la cote. On lui préfère le pas cher ou le clinquant. Les pessimistes évoquent également la fermeture prochaine d’Arnys, rue de Sèvres. Les optimistes me conseillent désormais de prendre l’Eurostar, direction Burlington Arcade à Londres, pour retrouver parquets, boiseries, laines et clans écossais. Mais, au-delà des seuls vêtements, c’est tout un art de recevoir qui disparaît. Une complicité avec les vendeurs, une relation de confiance, un respect, voire une amitié. C’est sans doute cela qu’il faut le plus regretter.