ILS FONT DROUOT : 1 série / 7 épisodes
À l’occasion de la réouverture, le 1er octobre 2025, du café L’Adjugé, situé au rez-de-chaussée de Drouot, 1 Epok formidable a poussé la porte de cet Hôtel très particulier, créé en 1852. Une institution qui reste la seule au monde à rassembler en un lieu unique – au 9 rue Drouot, dans le 9e – des maisons de vente d’horizons très différents, qui couvrent aussi bien l’Antiquité que le street art. De mai à juillet 2025, six personnalités et un duo, qui « font » Drouot, se sont ainsi confiés sur leur parcours, leur travail, leurs anecdotes… Le résultat : une série de sept épisodes, qui pose un ton et un regard sur « le seul magasin où il faut payer plus cher pour faire une bonne affaire ».
ÉPISODE 7
Sans elles, impossible d’accéder aux coulisses de Drouot. Sans leur feu vert, aucun agent de sécurité ne permet d’emprunter les ascenseurs réservés à celles et ceux qui travaillent dans le principal hôtel des ventes de Paris. Sans leur aide, les bonnes portes ne s’ouvrent pas… « Elles » s’appellent Sophie Dufresne et Claire Jehl. La première dirige la communication de l’hôtel Drouot depuis octobre 2023. La seconde l’a rejointe en avril 2024, pour chapeauter les relations avec la presse. Deux femmes, deux profils, deux parcours différents, mais deux points communs : elles ont travaillé pour la maison de vente aux enchères Sotheby’s – où elles se sont rencontrées - et elles affectionnent la Vendée pour leurs vacances d’été…
L’École du Louvre pour l’une, la Sorbonne pour l’autre…
Au départ, il y avait peu de chances pour que leurs chemins se croisent. Après l’École du Louvre, Sophie Dufresne a multiplié les vacations au département culturel du Centre Pompidou et du Musée d’Orsay. « Je rédigeais les fiches pédagogiques des œuvres et les textes des CD-ROM des expositions, dont certains ont été lus par l’acteur André Dussollier », explique-t-elle. Son premier CDI ? C’est à la com’ de Sotheby’s, maison où elle va rester vingt-cinq années. Quant à Claire Jehl, elle a toujours voulu travailler dans le secteur de l’art. Mais à l’orée des années 2010, les offres se font rares… Après un master « direction de projets culturels » à la Sorbonne, elle intègre l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (Celsa), où elle opte pour un cursus en alternance en agence de com’, puis au sein du studio West Image, qui fournit Sotheby’s en photos. Mais son premier job sera dans l’univers de la santé publique – « j’ai même passé une certification en addictologie », dit-elle -, où elle va notamment communiquer sur Stéribox, un kit dédié à la réduction du risque infectieux chez les usagers de drogue… La suite ? Direction le service de presse du cabinet du garde des Sceaux, place Vendôme. Mais, en fin de contrat, Claire Jehl veut renouer avec la culture : « J’ai envoyé mon CV au siège de Sotheby’s, en me disant que je n’avais aucune chance… » Erreur ! Sophie Dufresne la recrute en 2017. Le duo s’entend, se comprend et œuvre de concert durant six ans. Jusqu’au jour où Sotheby’s se restructure : exit alors les deux femmes de com’.
« Drouot, c’est tout sauf vieillot ! »
En 2023, Drouot vient de s’ouvrir à de nouveaux investisseurs. Son président, le commissaire-priseur Alexandre Giquello, cherche à redynamiser la com’ de l’hôtel des ventes parisien. Il apprécie le travail de Sophie Dufresne et lui propose la direction de la communication de Drouot. « J’ai accepté, car j’avais beaucoup aimé travailler avec lui » Six mois plus tard, Claire Jehl va quitter l’agence de communication culturelle de Claudine Colin, où elle s’occupait notamment des relations presse d’Art Basel, pour rejoindre la rue Drouot. Le duo se reforme, dans un bureau partagé avec une attachée de presse en alternance et deux spécialistes des réseaux sociaux, dont un dédié aux seuls réseaux chinois. « Drouot, c’est tout sauf vieillot ! », assure l’équipe de com’. « Certes, nous avons toujours les crieurs[1] dans les salles, mais Drouot est aussi la première plateforme de ventes en ligne du marché de l’art », souligne Claire Jehl. Quant à Sophie Dufresne, elle parle d’une « large palette de possibilités pour positionner autrement ‘notre’ maison ». Un exemple : un défilé a été cadré, calé, organisé en trois jours chrono, pour présenter les pièces de la garde-robe « black & white » de Karl Lagerfeld, juste avant la dispersion de celle-ci le 23 juin 2025, à Drouot.
[1] Durant une vente, le crieur circule parmi le public, annonce les enchères portées par le commissaire-priseur ou les acheteurs, puis remet les bulletins qui permettent - après paiement - de prendre possession des achats.