Ça se passe dans un ancien garage. Un fond de cour planqué dans une rue méconnue de Paris, entre les Invalides et l’École militaire. La porte d’entrée ne paie pas de mine. Sur une vitre, une main a bombé « Maison 1729 ». Une fois à l’intérieur, on fait face à une fosse mécanique creusée dans du béton armé, des murs lézardés, balafrés, flingués, et des tables nappées, dressées. Car, ici, jusqu’au 31 octobre 2021, on déjeune, on dîne, on brunche, on se prête à une séance de dégustation « champagne et fromages Taka & Vermo ». Cet « Unconventional restaurant » est ouvert à tous, à condition de réserver. Avec une addition qui oscille entre 60 et 150 euros par personne. À la manœuvre : la maison Ruinart, fondée en 1729. C’est la plus ancienne en Champagne.

Table éphémère et curiosités culinaires

Aux fourneaux : place au clan des sept. Les chefs Alexandre Gauthier, Antonin Bonnet, Alessandra Montagne, Cathy Paraschiv, Céline Pham, Julien Sebbag et Valentine Davase vont œuvrer en solo, en duo ou en tribu. Selon le jour et l’heure. Au menu : table éphémère et curiosités culinaires, accordées aux cuvées Ruinart par Frédéric Panaïotis, le chef de caves de la maison rémoise. Le tout face aux dessins de David Shrigley. L’artiste écossais a eu carte blanche pour poser un regard décalé sur la maison de champagne, les étapes de l’élaboration du vin, les bulles, les bouteilles… Ce n’est pas nouveau : Ruinart aime rapprocher art et gastronomie. Ouvrir le dialogue entre les deux. En ce début d’automne, cet « Unconventional restaurant » sert d’ailleurs d’annexe à la Fiac voisine. Une foire d’art contemporain dans un Grand Palais tout aussi éphémère que la table de la rue Chevert.

Magnum, « seconde peau » et gravure à la pointe sèche

© Nawel Odin

Le 14 octobre dernier, la fosse de l’ancien garage a servi d’atelier à Antonin Anzil. L’artiste originaire de Blois est venu graver, à la pointe sèche, les étuis « seconde peau » des formats magnum de Ruinart Blanc de Blancs. Ces étuis en papier, issu de fibres de bois provenant de forêts européennes écogérées, épousent la forme de la bouteille. Entièrement recyclables, ils protègent le vin de la lumière et résistent à l’humidité d’une cave ou d’un réfrigérateur. Habitué à travailler sur du papier en très grands formats, Antonin Anzil a donc changé d’échelle pour une série limitée de vingt flacons. Il a paré chaque étui de reliefs et d’un paysage inspiré du vignoble historique de la maison Ruinart, à Taissy, sur la Montagne de Reims. Une gravure qui a fière allure. D’aucuns la comparent à une vue aérienne de rangs de vignes cernés de haies et autres bosquets. Une évocation un brin bucolique qui tranche avec le béton armé de la fosse mécanique, mais fait cause commune avec le subtil breuvage.

Maison 1729 - Unconventional Restaurant : 36 rue Chevert, Paris 7e.  Jusqu’au 31 octobre 2021. Pour réserver, c’est ICI.

 

Ruinart Blanc de Blancs en magnum, étui « seconde peau » par Antonin Anzil, limité à 20 exemplaires signés et numérotés : 550€. Disponible exclusivement chez Ruinart : 4 rue des Crayères, Reims. Tél : 03.26.77.51.51