Dans les coulisses d’une expo… / épisode 3

Immersion dans les coulisses de l’expo Etre(s) Singulier(s), présentée du 18 mai au 30 juin dans la Galerie des Nouvelles Images de l’Hôtel Scribe, à Paris. Au programme : 42 portraits de personnalités connues, méconnues, inconnues, sur lesquelles le photographe Bruno Comtesse et moi posons « un ton et un regard ».

 

On nous a posé beaucoup de questions sur notre « casting ». « Comment avez-vous fait votre sélection de personnalités singulières ? » Au départ, on a puisé dans nos carnets d’adresses. On a fouiné parmi ceux dont les parcours et les vies sortaient de l’ordinaire. Ceux que nous pouvions joindre facilement aussi. Pour avancer. Créer une dynamique autour de notre « projet ». Mais on aime la difficulté. Assez vite, on a voulu solliciter des hommes et des femmes qui nous intéressaient, mais que nous ne connaissions pas. Et, là, on n’a pas échappé aux barrages des services de presse, des agents d’artistes, des secrétaires… de vrais cerbères qui inventaient tout et n’importe quoi pour nous dissuader d’insister : « il est en tournage pour plusieurs mois » ; « elle ne répond pas à ce genre d’interview » ; « il n’a pas le temps » ; « si je vous fournis une photo déjà faite, c’est bon pour vous ? »… Et non, ce n’est pas bon.

« Bonsoir, c’est Vincent Lindon… »

On a tenté d’en approcher certains « à l’ancienne ». C’est-à-dire par courrier, avec enveloppe, timbre et « cachet de la poste faisant foi ». C’est comme ça qu’une fin d'après-midi, mon portable a sonné. Un numéro inconnu au bataillon s’est affiché. « Bonsoir, c’est Vincent Lindon… » Rien que ça. Je pensais qu’il allait nous donner rendez-vous. Pas du tout. Il m’a appelée « pour vous expliquer pourquoi je suis obligé de décliner votre proposition… » Ça a duré environ cinq minutes, durant lesquelles Lindon a confié qu’il disait non à tous ses copains photographes pour des portraits hors promo et, même s’il aimait le travail de Bruno Comtesse, « mes copains ne comprendraient pas pourquoi je vous dis oui et pas à eux… »

71dEjRRvnCL._SL1084_« Parler de soi quand on a rien à dire me gêne »

Tout aussi urbain, poli, élégant : Arnaud Fleurent-Didier. Après avoir trouvé son adresse mail, au hasard d’un site, nous avons échangé à plusieurs reprises. L’auteur et interprète du bluffant France Culture - Comtesse et moi, on est fan ! - était d’accord pour une rencontre. On était sur le point de caler une date et un lieu de rendez-vous dans Paris, lorsqu’il a envoyé un mail qui commençait par « Chère Anne, cher Bruno… » Aï ! Je redoutais le pire. J’avais raison. Fleurent-Didier pensait avoir des infos à nous donner sur un nouvel album prêt à sortir, mais celui-ci avait pris du retard. Et pour cet artiste « parler de soi quand on a rien à dire me gêne… » J’étais verte. Et Comtesse tout triste. Fleurent-Didier nous a souhaité « une merveilleuse année 2016 ». Depuis, pas de nouvelle. Il est invité au vernissage de l’expo. Viendra-t-il ? A suivre.

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