Bobo à vélo

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Après avoir vu des accros au Vélib’ téléphoner tout en roulant, boire un café tout en pédalant, tenir un parapluie d’une main, le guidon de l’autre, je m’interroge : à sa sortie en librairie, le guide Paris à Vélib’ sera-t-il le nouvel accessoire obligatoire une fois grimpé sur le vélo dessiné par Patrick Jouin ? Le bouquin, attendu pour le 3 juin, propose 7 balades à travers la capitale, calées sur les 700 kilomètres de pistes cyclables parisiennes. Le tout ponctué d’événements sélectionnés par le blog Vélib & moi, qui compte quelque 50 000 visiteurs uniques chaque mois. Mais rien sur celles et ceux qui sont tombés de leur Vélib’. Rien sur la joie de pédaler sous la pluie ou sur les pavées. Rien non plus sur le bonheur de se retrouver dans la voie des bus et des taxis. Or, n’est-ce pas cela qui fait tout le charme du vélo à Paris ? Aimerait-on autant le Vélib’ sans les voitures qui ne font pas gaffe aux deux roues et les touristes qui, une fois en selle, pensent que les voies sur berges sont des raccourcis plus bucoliques que les boulevards ? Cerise sur le gâteau : la couv’ du bouquin. Sac en bandoulière et barbe de trois jours pour lui –époque formid’-. Sac à main, talons hauts et lunettes sur la tête pour elle. Sac à dos et mini vélo pour leur progéniture. Une famille stéréotypée qui reflète un Paris fabriqué. Factice. Sans âme. « Le Paris des Parisiens » promet le sous-titre du livre. « Le Paris qui fait fuir les Parisiens » serait plus honnête.