Episode 12 de la « correspondance » entre 1 Epok formidable et Corridor Eléphant. C’est quoi déjà « l’Eléphant » ? Une maison d’édition et une revue (Niepcebook), qui font la part belle à « la photographie émergente ». Entre eux et nous, c’est une « correspondance » de vues et de points de vue. Avec des choix engagés et engageants.

 

Pour ce 12e épisode, 1 Epok s’intéresse au livre Femmes de marins, que Corridor Eléphant vient d’éditer. Un ouvrage signé Bruno Beucher. C’est qui ? Un photographe installé à deux heures de route des ports normands, qui a pris le temps d’aller à la rencontre d’une quarantaine d’épouses, compagnes, complices de pêcheurs. Elles vivent sur l’Ile de Sein, à Sète, au Tréport ou encore à Saint-Jean-de-Luz. Leur point commun : elles ont su apprivoiser la solitude. Pas le choix. Dans leur quotidien, la mer et la météo décident de tout. A commencer par les départs et retours de pêches.

Pas de styliste, ni de coiffeur-maquilleur…

Ces femmes ont les pieds sur terre, mais ne pensent qu’à ceux en mer. Beucher les a écoutées, observées, puis shootées, « sans artifice », précise-t-il. Ici, en effet, pas de styliste, ni de coiffeur-maquilleur : on serait hors-sujet. La matière première, ce sont ces caissière, commerçante, aide-soignante, employée de permanence bancaire, retraitée… qui s’épanchent, se confient, font une pause sans vraiment poser. « On peut sentir dans leurs regards et attitudes, à la fois la détermination dont elles font preuve, mais également le doute et la fragilité que procure leur statut », explique Beucher. Des femmes qui savent attendre l’autre et surmonter les traversées en solitaire.

 

Femmes de marins, de Bruno Beucher. Corridor Eléphant Editions. 114 pages, 49 photographies. 34€ - Edition limitée, numérotée, signée par l'auteur et certifiée par un cachet à froid. A commander ICI.