concierge-cropIl est jeune. Très jeune. C’est même le plus jeune du monde dans sa catégorie. A tout juste 25 ans, Benjamin Camus-Durand endosse le costume de chef concierge « clefs d’or » de l’hôtel Le Roch, à deux pas des Tuileries, à Paris. Ce qui l’a mené jusque là ? La curiosité. Et la lucidité : « Quand j’étais au lycée, la politique me tentait. Mais, après réflexion, j’ai préféré m’orienter vers un métier plus honnête. »

« Je ne connaissais rien au secteur »

Son bac S en poche, l’hôtellerie l’attire. En particulier tout ce qui se rapproche de la conciergerie. Alors, il fouine. « J’ai regardé sur le Net quelle école je pouvais faire. A Paris, j’ai trouvé l’Institut de Conciergerie Internationale. Je suis allé aux portes ouvertes. Ça m’a plu. J’ai déposé un dossier. J’ai été pris. » Perspicace. Efficace. Quand ce fils de journalistes raconte ses premiers pas dans le métier, on a l’impression que tout était déjà planifié. Pas du tout. « Je ne connaissais rien au secteur. » Alors il va se former, se forger un caractère aussi, une personnalité. A l’heure où ses copains hantent les facs en jeans-baskets, il va dans son école tiré à quatre épingles. Et la rigueur monte d’un cran encore, durant ses stages. Surtout qu’il enchaîne les adresses prestigieuses : le Royal Garden Hotel à Londres, le Péra et le Burgundy à Paris. Il a tout juste vingt ans lorsqu’il postule au Prince de Galles, qui s’apprête à rouvrir ses portes avenue George V, après une vague de travaux. Son profil plait. Il est pris. Là, il croise notamment la route du chef concierge Olivier Rouy, « mon mentor ». Et sous son influence, un an et demi plus tard, il se lance dans l’aventure du Peninsula, qui vient alors de sortir de terre avenue Kléber, aujourd’hui classé parmi les palaces parisiens. Nous sommes en 2014 : Benjamin Camus-Durand  envoie une lettre de motivation, passe un entretien et signe un contrat. « En trois ans, je suis passé d’une loge de 3 concierges au Burgundy à une de 7 au Prince de Galles, pour finir dans une loge de 15 concierges au Peninsula ». L’ascension est rapide. Fulgurante. C’est au Peninsula que le jeune concierge devient « clefs d’or ». Il n’a que 23 ans. Du jamais vu.

Son Instagram perso affiche quelque 7 500 followers

Discret, souriant, élégant, performant - il sait où commander un bouquet de mille et une roses, au milieu de la nuit -, il se fait repérer. Pour son talent. Pour son charisme. Début 2016, Emmanuel Blanchemanche, nommé directeur général de l’hôtel Le Roch, l’appelle. Il cherche un chef concierge. Benjamin Camus-Durand accepte le challenge : « Aujourd’hui, deux concierges travaillent sous ma responsabilité. Je reçois des CV, j’assure des entretiens, je recrute et je transmets un savoir, une expérience, parfois à des gens plus âgés que moi. » Autre de ses tâches : gérer le compte Instagram de l’hôtel. Car les réseaux sociaux, ça le connaît. Son Instagram perso, bourré de photos, flirte avec les 7 500 followers. Quant à celui du Roch, sous son impulsion, il est passé en quatre mois de moins de 200 followers à plus de 1 100. Le Web fait partie de sa vie. Certes, comme tout chef concierge, il a un carnet d’adresses, mais sa base de départ pour amorcer une recherche, « c’est Google ».