L’Officiel a vu grand. Pour ses 95 ans, le magazine de mode a privatisé la VNH Gallery, rue Vieille-du-Temple, accroché les portraits de 95 femmes âgées de 1 à 95 ans et réuni une pléiade d’invités. On y était. Histoire de voir, boire du champagne, grignoter gressins, jambon italien, tomates, mozzarella…

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Robe frangée, chaussettes turquoise et copie de Daniel Gérard

En ce début de fashion week, on a croisé quelques mannequins perchées sur de hauts talons, des stylistes, des blogueuses, un sosie des jumelles de la sitcom Premiers baisers - si, si ! -, une improbable robe frangée, des décolletés, des chapeaux, dont un porté par une copie de Daniel Gérard. Le tout emmené par un pianiste aux chaussettes turquoise, échappé d’un long métrage à mi-chemin entre La Famille Addams et Eyes wide shut. Il a massacré - sans tronçonneuse - les Beatles, réinterprété la BO de Rocky, bricolé du Michael Jackson… Etait-ce du second degré ou pas ? On a préféré se dire que oui, on était bien dans la dérision et pas dans la prétention. Re-petits fours, re-champagne. Puis, on a frôlé une caricature de directeur artistique, à la fois souriant, brassant beaucoup de vent et vantant les vertus du « blanc créatif » à une grande blonde totalement fascinée.

Badinter, Huppert, Clinton… verre de banc et bar déserté

Un mot de l’accrochage : des tirages sans cadres, épinglés sur les hauts murs immaculés de la galerie. Quant aux portraits, ils représentaient aussi bien Elisabeth Badinter qu’Isabelle Huppert, Hillary Clinton, Ana Girardot ou Lou Doillon. Un parti pris. Un genre. On s’est marré en voyant une femme immortalisée dans un angle, façon Irving Penn. Du coup, on a shooté une coupe, en angle elle aussi. Hommage de Bruno Comtesse à l’une de ses références photographiques. Comtesse qui a également fêté son anniv’ un peu plus tard dans la soirée. Mais c’était en solo, dans le bar déserté de l’hôtel Le Roch, face à un verre de blanc, une assiette de jambon et du pain sorti du four. Il n’avait pas privatisé : pas encore les moyens. Il n’y avait pas de dessert, faute de chef en cuisine le lundi soir. Mais le calme, l’espace, les lumières tamisées ont fait contraste avec les étoiles défilantes de la VNH Gallery. Une autre idée de la fête et du temps qui passe.