TOXIC 3Certains vernissages sont plus croustillants que d’autres. Parce qu’on y trouve des Crackers Belin, mais aussi des personnages hors du commun. On est tombé sur un mélange des deux, hier soir, dans la galerie Géraldine Zberro, rue Jean Mermoz (Franklin D. Roosevelt, lignes 1 et 9), qui expose les graffs de Toxic jusqu’au 27 juin. Toxic, c’est qui ça ? Pionnier du mouvement Graffiti des années 1980, Torrick Ablack, alias Toxic, a grandi dans le Bronx. À 13 ans, il bombe trains et murs, se fait repérer par Basquiat, traine dans les squats hantés par Warhol, puis ses œuvres investissent galeries, musées, salles de ventes prestigieuses.

TOXIC 4Tatouages, bas de survêt’, Doc Martens et Louboutin

Côté petits fours : gâteaux apéro, bretzels, champagne, jus d’orange - pour les deux enfants présents - et du vin dont les bouteilles ont tardé à s’ouvrir, faute de… tire-bouchon : état d’urgence oblige ?! Côté accessoires : un doux mélange de tatouages, copies de bagues de bikers, costard-cravate, pantalon de treillis, bas de survêt’, robe de cocktail, Doc Martens et Louboutin. On a papoté avec Aïcha, la cumularde : mannequin, comédienne, hôtesse chez Bentley et accro au rayon bio du Carrefour de la Porte d’Auteuil. On a parlé photo, vertige et cachetons d’XTC avec Wilfrid Azencoth : « l’amour court les rues », graffé sur les trottoirs de Paris, c’est lui… On a aimé la grande rousse échappée de la famille Addams, la minette aux épaules dénudées, l’artiste surnommé Dieu et la grand-mère qui redoutait un détournement de son petit-fils encore mineur… La palme revient tout de même au « pas beau » parleur de Marnes-la-Coquette, qui vivait toujours chez… sa mère.

TOXICEviter la routine, la clim’ et l’esprit open space

Le curieux concentré de cette sacrée soirée nous a fait rire, sourire, puis fuir. Discrètement. On venait de nous qualifier de « gens à part »… On assume l’étiquette, nous les observateurs d’une société parisienne qui se cherche, se recherche. On regarde, on goûte, on teste, on s’aventure. Pour éviter la routine, les heures de bureau, la clim’ et l’esprit open space. On navigue entre dingues, paumés, friqués, planqués, artistes, VRP, nymphos, intellos… Une façon de rester en éveil et surtout en vie.