Le luxe d’Armor Lux

Est-ce la fin de la fashion week à Paris ou la « une » des Inrocks, avec de vrais-faux BCBG singeant de pseudos icônes rock, qui brouille les pistes. En tout cas, ces temps-ci à Paris, on ressort son sac griffé, son foulard « Brides de gala » -merci Colette de l’avoir customisé comme un vulgaire objet de notre ordinaire-, ses bottes Rossi –pourtant c’est l’été indien ; elles doivent crever de chaud avec ça aux pieds- et le collier de perles a de nouveau ses adeptes. On doit se frotter les mains chez Old England, Arnys et Hermès : les nouveaux beaufs veulent la panoplie du parfait châtelain et de la parfaite bourgeoise chabrolienne. Sauf que ce luxe tape à l’œil, porté sans chic et sans classe, heurte dans le métro. Choque dans une ville où des Roumains de 15 ans tapinent devant les gares chaque après-midi. Mais tout le monde s’en fout. On fait avec. On avance dans un décor de carton-pâte où tout s’écroule dès que la Visa est bridée par le banquier. A la question : « pourquoi pars-tu à Angers ? » Réponse : parce que le centre de cette ville est dépourvu de toute enseigne de luxe. Ça repose. Epoque formidable : rue Saint Aubin, c’est Armor Lux qui fait référence.