4-JULIO BOLOSUR LES PAS DE BERNADOU / EPISODE 4

Ils ne se connaissaient pas. Or, il y avait une évidence à ce qu’ils se rencontrent et se parlent. D’un côté l’architecte et designer Julio Bernadou, qui a croisé la route, dans le Paris des années 1960, des maîtres de l’art cinétique : Le Parc, Soto, Cruz-Diez… « Je me souviens encore des fêtes que Soto organisait dans sa cave du 4ème arrondissement : elles ne finissaient jamais ! » De l’autre, Laurent Bolognini, qui concrétise ses premières sculptures cinétiques à la fin des années 1990, lors d’un séjour à la Villa Médicis, à Rome. Aujourd’hui, ses réalisations s’exposent dans la galerie Denise René. Adresse parisienne qui, dès le milieu des années 1950, mettait à l’honneur les œuvres de Cicero Dias, Soto, Cruz-Diez, Le Parc, Tomasello, Demarco…

Ils ont refait le monde de l’art et le monde tout court…

Bernadou et Bolognini ont passé ensemble tout un après-midi pluvieux de décembre, dans l’atelier de « Bolo », planqué dans une tour du 13ème arrondissement. Ils ont bu un café, grignoté et refait le monde de l’art et le monde tout court. Avec un point commun fort : celui de laisser s’échapper leurs œuvres, leurs créations. « Je n’ai rien gardé », a confié Bernadou. « Je sais où sont certaines de mes pièces souvent au hasard d’une conversation, a renchéri Bolognini. Je donne une impulsion, puis l’œuvre vit sa vie. J’en perds le contrôle ».

« Le dialogue fait évoluer les formes »

La casquette d’architecte de Bernadou a également intéressé « Bolo », dont plusieurs réalisations ont été acquises par Jean-Michel Wilmotte. « Echanger et travailler avec un architecte, c’est très stimulant, a expliqué le sculpteur. Mêler ses compétences à celles d’un architecte, d’un designer, d’artisans, ça ouvre un dialogue qui fait évoluer les formes. Or, j’aime ne pas savoir d’emblée où je vais ». Depuis, Bernadou et Bolognini se sont revus. C’était lors d’un vernissage à Saint-Germain-des-Prés, dans la galerie Denise René : la boucle était bouclée. A suivre