Dirty Larry

Une expo interdite aux moins de 18 ans : cela se passe à Paris, au Musée d'Art moderne (MaM), qui rendra hommage au photographe et cinéaste américain Larry Clark du 8 octobre au 2 janvier. Quelque 200 tirages qui racontent les dérives de l’adolescence seront ainsi accrochés. Alors oui, on y verra du sexe, de la drogue, de la violence. Normal : Larry Clark ne s’intéresse pas aux enfants de chœur, mais aux skateboarders de New York ou autres ados du ghetto latino de Los Angeles. Car Larry Clark n’est pas David Hamilton. Il fallait se douter qu’en sollicitant le réalisateur de Kids, on n’aurait pas des clichés issus d’une pub pour Anaïs Anaïs. Mais, en France, le principe de précaution s’empare aussi de la culture. Même pour une expo de photos, on sort le parapluie, on s’abrite, on a peur, on n’ose pas. On n’ose plus. On ne veut pas heurter les âmes sensibles. Tu parles. A Paris, les lycéens se massacrent dans la rue pour des histoires de territoire et, en France, 42 % des jeunes de 17 ans fument du cannabis, selon le ministère de la Santé. Autrement dit: les moins de 18 ans ne sont plus ceux de L'hôtel de la plage ou de Diabolo menthe. Alors, époque formid’ ? Epoque hypocrite, c’est sûr. Courageuse, de moins en moins. Mais formidable un peu quand même, car la Cinémathèque profite de cet événement au MaM pour programmer une rétrospective des films de Larry Clark, en sa présence, du 8 au 11 octobre.