SOIREE SHANGRI LA 4J’étais en retard. Et, pas de chance, j’ai eu droit à une attente supplémentaire à la station Alma-Marceau (ligne 9), « pour régulation du trafic ». Enfin arrivée à Iéna (ligne 9), « à 19h42 environ », j’ai foncé jusqu’au Shangri-La. Le palace du 16ème nord fêtait ses cinq ans. Ayant visité l’hôtel avec un casque sur la tête, car il était encore en chantier, j’avais envie de participer à cet anniversaire. Mon complice de ces « grandes virées » aussi, car cet habitant du 16ème sud a ses habitudes dans ce palace, notamment à l’heure du thé, « avec une faiblesse pour le marbré ».

Une pâle copie de la robe de Mireille Darc

Il m’attendait dans « le salon à droite de l’entrée ». Puis, direction le grand escalier, au pied duquel Christophe Moret, le chef étoilé du Shangri-La, saluait les invités. Des invités dont certains avaient réinterprété la « tenue de cocktail » de rigueur. A l’instar de cette figure des nuits parisiennes des années 1980 venue tout en vert cru -Kermit, le retour ?-. Ou encore cette minette, maquillée façon famille Adams, vêtue d’une pâle copie de la robe de Mireille Darc dans Le grand blond… On a flashé aussi sur ce couple aux souliers pailletés : des blancs pour lui ; des verts avec semelles rouges et talons aiguilles pour elle. La classe.

Des projections de foie gras sur la joue d’une serveuse

Côté petits fours, que du bon. A commencer par les huîtres et les bouchées « truffe et foie gras » : « à manger en une seule fois », a recommandé la serveuse. Mais une jeune convive -plus audacieuse que les autres ?- n’a pas écouté le conseil. Si bien que la serveuse a reçu des projections de foie gras sur la joue : époque formidable. Le sucré a eu aussi son petit succès : Paris-Brest, chouquettes, Mont-Blanc, pyramide de macarons… tout a disparu. Englouti par des affamés ou des gourmets venus s’encanailler, guincher, échanger des « 06 » ou parler boutique comme cette consœur du groupe Condé Nast qui s’interrogeait sur l’avenir de la presse « papier »…

Un cri de guerrier Sioux

On a pourtant laissé nos cartes de visite dans le saladier XXL posé à l’entrée de la fête, mais nos noms n’ont pas été cités parmi les gagnants de la tombola. Les lots devaient être somptueux, car une heureuse élue -tout droit sortie de Peggy Sue s’est mariée- a poussé un cri de guerrier Sioux : y avait d’la joie ce soir-là au Shangri-La. Les serveurs ont même dû commander un réassort de champagne. Anniversaire réussi. On est parti quand un type m’a parlé d’un tour du monde en avion en une vingtaine d’étapes : au lendemain de la COP 21, ça la foutait un peu mal. Aujourd’hui, on veut de l’expérience c’est vrai, mais teintée de « bonne conscience ». Comme dormir dans un palace qui sert du vegan et garer son Vélib’ avant de pousser la porte de chez Dior.