« Laisse-moi terminer mon livre », a dit une mère à son jeune fils dans le TER entre Nantes et La Baule, hier matin. L’œuvre en question : Hexagone de Lorànt Deutsch. Parce que depuis la retraite d’Alain Decaux, il y avait une place à prendre de néo-historien. Ou plutôt un fauteuil pour deux : Lorànt Deutsch côté bouquins, Stéphane Bern côté écran... Arrivée en gare de La Baule : on continue dans les échos intello avec La Baule +, le journal gratuit de la ville, diffusé jusqu’au Flore, à Paris, où il est posé en pile sur une table voisine de celle désormais occupée par Pierre Bergé, autrefois réservée à Chazot et Le Luron… Autre étape épatante : ce couple de quinquas à vélo qui a emprunté la voie piétonne qui longe la plage Benoît, pourtant interdite aux deux roues. « On peut y aller, il n’y a personne », a dit la girafe chignotée, perchée sur sa bicyclette, en me regardant. Je n’étais personne ce matin-là à 11 heures, à l’orée du port du Pouliguen. J’ai souri à cette femme seule au monde. Elle ne m’a pas regardée, ni même vue. J’étais à deux mètres de son B’Twin. Et que dire de la bimbo chapeautée, sortie de L’Hermitage avec son cabot dans un cabas Goyard ? Enfin, La Baule en fin de matinée, c’est aussi une pléiade de sportifs qui courent, pédalent, patinent dans tous les sens. Ça transpire, ça inspire, ça respire. On se croirait dans une salle de gym XXL. Ensuite, ils se ruent tous dans les restos, pour récupérer les graisses éliminées. Cercle vicieux. Et circuit vertueux d’un week-end pascal à 3 heures de TGV de la capitale. Epoque formidable.