Une Brady bradée

Voilà quelques semaines, j’ai acheté une besace à une femme domiciliée à Nantes et rencontrée sur le Net. Elle cherchait à se séparer de son sac, tout neuf, pour 50 euros. Une affaire. J’ai donc profité d’une escapade sur les bords de l’Erdre pour passer chez elle et récupérer la besace : une Brady bradée, le bon plan. Je ne savais pas, alors, que ce sac allait susciter la convoitise d’un passager du métro, hier. Station Vaneau, un type d’une cinquantaine d’année me sourit. Avec insistance. Jamais vu. Inconnu total. Il s’approche. « Bonjour, j’adore votre sac. Vous l’avez trouvé facilement ? » « Euh, non. J’ai dû prendre le TGV pour l’acheter ». « Je peux prendre votre besace en photo avec mon téléphone ? ». « Oui ». « Excusez-moi d’être aussi cavalier, mais je suis en train d’essayer de racheter la marque Brady ». Mytho, le gars ? A moins que ce ne soit une nouvelle méthode de drague propre à la ligne 10 du métro ? Je n’en sais pas plus, car je suis descendue à Mabillon. Epoque formid’ quand même, car il y a un type, quelque part dans Paris, qui se balade désormais avec ma Brady archivée dans son smartphone.