Un Monoprix à voir à tout prix

Qui a dit que le faubourg Saint-Germain était le néo ghetto des bobos et des nouveaux riches ? C’est sans doute vrai à la Grande Ep’ du Bon Marché. Mais pas au Monoprix de la rue du Bac. Hier à midi pile, c’était sans doute le lieu le plus hétéroclite de la capitale. Pourtant inauguré en grande pompe et sur tapis rouge (voir photo et aussi en cliquant ici), voilà deux ans, par le maire du 7ème, Rachida Dati, ce Monoprix accueille à l’heure du déjeuner tous les ouvriers des chantiers alentours. Ambiance gros muscles et bleus de travail recouverts de peinture dans tous les rayons. Une population totalement décalée face aux VIP qui se pressent pour le déjeuner au Montalembert, juste en face. Une faune qui fait la queue aux caisses du Mono avec les attachées de presse du coin, perchées sur leur Louboutin, les métrosexuels locaux enRayBanés comme il se doit, les sales gosses des boîtes à bac voisines, les shampooineuses, les reines de la manucure –car la rue du Bac a désormais son onglerie / époque formid’ ?-… bref, une joyeuse troupe dont les protagonistes ne se seraient jamais croisés si le Mono n’avait pas existé. Melting pot dans ce hot spot de la rive gauche. Franchement, ça vaut le détour un jour d’ennui. Un jour de pluie.