Pain quotidien

Il existe deux types de boulangers. Les stars, qui posent tels des top models et prennent une attachée de presse. C’est le cas de Gontran Cherrier, « artisan boulanger » -et barbu, bien sûr- au 22 rue Caulaincourt à Paris. Sa « dir com » vient de m’informer que la galette des rois 2012 de son protégé raconte « un rêve exotique qui plonge ses racines dans la cuisine française ». Pas bien compris la formule… « magique » ? Et puis, à 300 kilomètres de là, il y a Richard Ruan. Meilleur ouvrier de France -peu de personnes le savent-, le discret a ouvert la Boulangerie des Carmes, 21 boulevard Henri Arnauld à Angers. Il fournit Pascal Favre d’Anne, le chef étoilé voisin de sa micro boutique. Une boulangerie XXS qui héberge le fournil. Epoque formid’. Rien en sous-sol, donc. On voit tout : le pain que l’on enfourne, les baguettes croustillantes que l’on retire. Chaud le show. Les viennoiseries fondent dans la bouche et la « baguette des Carmes » est vendue 0,90€. Ici, on est ailleurs. Un ailleurs meilleur.

© Robert Doisneau, Les pains de Picasso, Vallauris, 1952