Paris rend fou ?

« Paris rendrait-elle fou ? » C’est la question qu’un psychiatre m’a posée un jour. Sur le moment, je n’ai pas pu/su lui répondre. Hier, ma réponse aurait été : « oui ». Et pour cause : en un seul après-midi, j’ai croisé des gens planqués derrière des lunettes de soleil alors que le ciel était gris, d’autres attablés à des terrasses de café rasées par le ballet incessant des autobus, sans oublier les éternels grilleurs de feux oranges, cette fille de 20 ans qui demande qui est Charles Vanel, cette rédac chef qui propose un montant du feuillet tellement ridicule que j’ai cru qu’il manquait un « 1 » devant… Et ce prof de l’X qui a fait une conférence dans un lieu si incongru qu’il s’est cru « dans un studio de la Motown », a-t-il dit. Personne n’a compris l’allusion… Bon j’arrête… Heureusement, époque formidable oblige, je suis tombée sur une pépite. Elle s’appelle Emilie Desvaux. Elle a une drôle de bouille sur le bandeau qui entoure son premier roman, intitulé A l’attention de la femme de ménage (Stock). Cette Toulousaine de 28 ans signe ici un premier opus de grande qualité. De haute volée. Tout en subtilité, élégance et justesse sur la dérive des sentiments. Un bouquin lu en un aller-retour Angers-Paris. Qui a dit que l’on perdait son temps dans le TGV ?