Baby blues

Faut-il interdire l’accès des bistrots aux marmots ? Ou plus exactement aux bébés qui hurlent. Comme celui qui s’est trouvé juste à côté de moi hier au Rostand, à Paris. Impossible de le calmer. Et son père aussi mou qu’un chewing gum trop mâché -et barbe de trois jours en accessoire obligatoire- avait renoncé à toute négociation avec l’enfant. J’ai proposé au patron du café de ne payer que la moitié de mon addition : nuisance sonore oblige. Ça ne l’a pas fait rire. Ni même sourire. N’empêche qu’instaurer cette règle inciterait les cafetiers à créer un espace spécial pour bébé en détresse et papa paniqué. Au milieu des années 2000, Jean-Luc Delarue avait défrayé la chronique en voulant interdire la présence d’enfants dans un resto près des Champs dans lequel il avait investi de l’argent. Peut-être que l’animateur avait été un peu cash en communiquant sur le sujet et la presse l’avait alors fustigé. Mais, dans le fond, avait-il vraiment tort ? Que font des bébés dans un bistrot à l’heure du déjeuner / ou du dîner ? Ne seraient-ils pas mieux chez eux, en pyjama, à déguster une purée de carottes et un biberon de lait ? Pour ma part, si j’avais le choix, le programme pyjama-lait-purée  me conviendrait parfaitement. J’enchaînerais avec un café devant la télé, une sieste et une balade en vélo  le long de la Seine, de la Maine ou de la Loire. Sauf que j’ai passé l’âge. Même si un copain s’apprête à m’offrir un bouquin de cuisine destiné aux 5-6 ans : époque formid’.