Cette semaine, j’ai sollicité un restaurateur nantais pour l’interviewer dans le cadre d’un article. J’ai eu sa compagne au téléphone qui était d’accord sur le principe, mais m’a demandé ensuite : « combien cela va-t-il nous coûter pour que cet article paraisse ? »… Euh, non, madame, quand un journaliste vous pose des questions, écrit un papier et l’envoie à son rédac’ chef, il ne vous demande rien en échange. Il fait juste son job. Mon interlocutrice a paru étonnée… Ironie du sort ou hasard du calendrier : hier, j’ai croisé la route du patron d’un canard de bouffe gratuit, qui se veut « haut de gamme et sélectif » dans ses choix d’adresses à recommander. La méthode du gars est simple : aller voir des chefs, leur proposer de faire un article sur eux, en contrepartie il faut non pas passer à la casserole, mais à la caisse ! L’achat d’une page de pub dans le magazine est une sorte de condition sine qua non. Dans un premier temps, le pseudo-journaleux envoie donc sa commerciale au charbon, puis il arrive quelques jours plus tard pour goûter les plats, écrire son blabla et se prendre pour un critique gastronomique. « Une lectrice m’a renvoyé le dernier numéro du magazine, dans lequel elle avait répertorié et entouré en rouge toutes les fautes d’orthographe que j’avais faites », a-t-il confié sans complexe. Epoque formidable. Epoque où la désinvolture ne se cache plus. Au contraire, elle se porte en bandoulière. Quant à la commerciale : elle est plutôt drôle, efficace, un brin sexy. C’est une bonne vendeuse. Mais quelques confrères formés par Philippe Tesson au Quotidien de Paris diraient plutôt : « une bonne gagneuse »… Je n’ai pas eu l’impression de faire le même métier que ce duo de vrais-faux pro de la « gastro ». Et pourtant, la compagne du restaurateur nantais m’a mise, en vrac, dans le même sac.
PS / merci aux 1 350 internautes venus sur ce blog hier. Ils ont consulté quelque 2 180 pages…