Chez Barbara Carlotti, à l’heure du thé

Pour Godard, Tous les garçons s’appellent Patrick. Dans un cabinet d’architectes parisien, toutes les collaboratrices s’appellent Angélique. Sur ce blog, c’est la saison des Barbara. Après le film éponyme de Christian Petzold, évoqué dans le précédent post, place à Barbara Carlotti. C’est qui ? Une chanteuse, qui compose, écrit, vit à Paris. Elle a découvert la pop, ado, avec Daho et Michael Jackson. Hier, elle m’a offert un thé dans son deux pièces, voisin du Père Lachaise. Une occasion de mieux cerner son univers, peuplé de CD, 33 tours, claviers, guitare, bouilloire. Ses chaussures de scène : tout un poème. Des talons qui n’en finissent pas, des paillettes, de l’argent, du doré. Ça sent la fête. Epoque formid’. Dans sa bibliothèque, du beau et du bon. Férue de littérature, dans une interview accordée en mai 2011 à mon confrère Jean-Claude Ribaut pour le magazine Dandy, elle fait référence à Baudelaire, Byron, Wilde, Barbey d’Aurevilly, mais aussi à Alain Pacadis, Yves Adrien, Jean-Jacques Schulh… Andy Warhol, David Bowie ou Patti Smith l’inspirent également. « Les branchés sont des suiveurs », confie-t-elle encore au journaliste. Eprise de liberté, elle se revendique « intermittente ». Peste contre la difficulté de se loger dans la capitale. Raconte, en riant, les « sessions de travail » qu’elle organise parfois avec une dizaine de musiciens dans son 30 m2. Les voisins tolèrent. Tant mieux. Un phénomène, « la » Carlotti. Une grande blonde d’origine corse, qui assume sa paire de collants troués. Une voix unique, qui se pose, s’impose. Son dernier album, L’amour, l’argent, le vent (Atmosphériques) est à découvrir. Et l’artiste à voir en tournée à travers la France, avec une escale à La Cigale, à Paris, le 18 octobre.