© Erwan Fiquet

L’hiver dernier, le futur hôtel était en travaux depuis dix mois déjà. Échafaudages, papiers peints en lambeaux, boiseries et fresques à restaurer avec l’œil de quelques experts en provenance du musée d’Orsay, cheminées à remettre en état, combles à réhabiliter… le chantier, mené avec les Bâtiments de France, paraissait colossal. Sans compter les 47 hectares de parc, jardins, potager, sous-bois, forêt à entretenir, sans pour autant faire fuir les chevreuils qui viennent ici flâner, s’étendre, se détendre. Ici, c’est à Vernou-en-Sologne. Quelque part entre Blois et Romorantin, à deux heures de route de Paris. Quant au domaine – dit « Château de la Borde » -, c’est une bâtisse du XVIIe, inscrite aux Monuments historiques. « Une maison de famille, du côté de mon père », confie Anabelle Ubald-Bocquet. Parisienne, elle passe toutes ses fins de semaine dans le Loir-et-Cher depuis son enfance et, désormais, avec son mari, Jean-Marie de Mourgues, et leurs deux filles. Elle a vu, dans cette acquisition, une façon d’assurer « une continuité familiale depuis 1904 ».

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Boire la sève des bouleaux

Octobre 2022, la donne a changé. La demeure a retrouvé son éclat d’autrefois. Lifting réussi aussi pour les jardins anglais et français qui se côtoient. Les chevreuils, faisans, perdreaux, lièvres ou autres lapins vont et reviennent, en toute liberté, entre cèdres centenaires, cyprès chauves, allée de platanes - centenaires eux aussi - châtaigniers, sapins, bouleaux… « Il faudra penser à en extraire la sève de ces bouleaux, car c’est délicieux à boire », commente Anabelle Ubald-Bocquet. Une boisson qu’elle tient à proposer à la carte du flambant neuf La Borde en Sologne – château & spa. Fini le « Château de la Borde ». Une nouvelle histoire commence dans cette maison entièrement rénovée par des artisans de la région. Miser sur le terroir et le territoire, Anabelle Ubald-Bocquet et Jean-Marie de Mourgues en avaient fait une pierre angulaire de leur projet hôtelier. Là aussi, pour perpétuer une certaine continuité. Car tous les artisans sollicités – du charpentier au ferronnier, en passant par le menuisier ou encore le serrurier – sont installés à moins de 15 kilomètres et la plupart travaillent avec la famille d’Anabelle Ubald-Bocquet depuis plusieurs générations. Quant à Yohan Gauthier, le régisseur de la Borde en Sologne – château & spa, il connaît le domaine depuis qu’il est enfant. Avant lui, ses parents et grands-parents venaient déjà y travailler. La région n’a pas de secret pour lui. Terres et terrains non plus. Il veille sur le parc, le potager, les fleurs – narcisses, rosiers, pivoines, iris, dahlias, hortensias… -, la ferme du domaine et ses animaux.

De l’espace et du silence

© Erwan Fiquet

Séjourner à la Borde en Sologne – château & spa, c’est avant tout retrouver de l’espace et du silence. De l’espace dans les 35 chambres et suites – dont une dans les anciennes écuries – d’une superficie de 40 m2 en moyenne. Le tout avec hauteurs sous plafond, grandes fenêtres, moulures, salles de bains XXL et vues sur la nature, le parc, les arbres... Du silence, car en dehors du chant des oiseaux – 140 espèces différentes sont recensées dans les environs - et du bruissement du vent dans les feuilles, rien ne vient perturber le sommeil, la pause au soleil sur une méridienne, le soin au spa Tata Harper – dans l’ancienne orangerie du domaine - ou les longueurs dans l’une des deux piscines découvertes. Côté déco, c’est un subtil mélange des genres. Les meubles de famille sont mixés avec des objets chinés, des pièces de designers et autres créations lumineuses signées « Semeurs d’étoiles ». Le tout rehaussé d’une palette colorée issue d’une sélection de tissus et papiers peints de la maison Pierre Frey. Ce qui donne du charme, du chic, mais pas d’ostentation. On peut rentrer en bottes de caoutchouc dans la maison, après une balade dans la forêt humide, sans choquer, ni dénoter. Les mélomanes apprécieront les concerts organisés dans le parc, dès que la météo le permet. Avec les sonneurs de trompes sur le listing des musiciens sollicités. Parce que la Sologne est un terrain de chasse. Depuis toujours. D’ailleurs, cet hiver, on prévoit du gibier, des terrines et du lièvre à la royale sur les tables en verre du restaurant de la Borde en Sologne – château & spa.

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Des coulemelles au déjeuner

© Erwan Fiquet

Sept heures du matin. Brume et rosée font cause commune. Le ciel est dégagé, déjà bleuté. La pièce d’eau du domaine, sur laquelle les promenades en barques sont autorisées, accueille les premiers canards de passage. Le petit déjeuner est servi face au parc. Par la fenêtre, on aperçoit Jean-Marie de Mourgues grimper dans une voiturette électrique. Il part ramasser quelques champignons. La journée sera belle aujourd’hui en Sologne. Et les chanceux qui ont passé la nuit à « la Borde » auront des coulemelles au déjeuner.

La Borde en Sologne – château & spa, 41230 Vernou-en-Sologne -
Tél : 01 53 81 10 53. Et c’est aussi ICI.