Le livre est sorti cet hiver. Il s’intitule Séjourner. Tout un programme. Ou plutôt une succession d’invitations au voyage… même si, ces temps-ci, on dépasse rarement les 10 kilomètres. Mais, tout en restant immobile, on se balade au fil des pages. Une cinquantaine de lieux sont répertoriés. Mais rien à voir avec un guide. Certes, ce sont des adresses où l’on peut réellement « séjourner », mais la façon dont les chambres, salons, jardins… sont montrés, racontés, détaillés, on y est déjà, on s’y voit, sans avoir réservé ni train, ni avion. Ça fait du bien en cette période de reconfinement sans être vraiment confiné et de couvre-feu calé sur l’heure d’été : je sais, on n’a pas tous tout compris...

« Bon plans » et « belles planques »

Retour au bouquin. En quelque 300 pages, il recense une pléiade de propositions qui sortent de l’ordinaire. Des « bons plans » diraient certains. De « belles planques » diraient d’autres. Normandie, bords de Loire, Bretagne, Côte d’Azur… Patrice Besse – c’est lui l’auteur – nous invite à pousser les portes de maisons, manoirs, châteaux… Des demeures restaurées qui ne versent ni dans l’ostentatoire, ni dans le retour à la nature, les pieds dans la boue et que du bio dans les assiettes. Non. On est dans un subtil entre-deux, qui rappelle tout simplement les maisons de familles d’hier. Ces baraques de vacances qu’on n’a pas toujours pu garder faute de finances suffisantes pour refaire un toit, l’électricité, les peintures, une façade…

Gentilhommières, moulins ou maisons de villages

au prix d’un deux pièces à Paris

Là où Patrice Besse fait très fort, c’est que même un Parisien confiné peut trouver une adresse pour prendre l’air. Exemple : Le 66. C’est quoi ça ? Un « bed & breakfast » à l’allure de maison de campagne, entre jardin du Luxembourg et jardin des Plantes. A deux pas de Mouffetard. Cette bâtisse XVIIIe de 200 m2, sur trois étages, cache un jardin d’hiver avec plantes tropicales et une cour peuplée de roses anciennes. Quant à Patrice Besse, qui est-ce ? C’est un fouineur qui voulait reprendre une exploitation agricole après ses études de droit. Mais la vie en a voulu autrement : il est devenu agent immobilier. On le connaît pour les châteaux qui s’affichent dans ses vitrines de la rue Chomel, à deux pas du Bon Marché. Mais il propose aussi des gentilhommières, moulins ou maisons de villages au prix d’un deux pièces à Paris. Dans son livre, il a réuni les trouvailles qu’il a faites en France, mais aussi en Suisse, en Italie et au Portugal. Son secret ? Ce passionné de terroirs et territoires travaille avec une centaine de curieux comme lui, disséminés en France et dans quelques pays voisins.  Ils lui font part de leurs découvertes et Patrice Besse fait ses choix. Des choix aux antipodes du clinquant. D’ailleurs quand on lui demande sa définition du luxe, il répond : « L’espace. »

Séjourner, de Patrice Besse. Editions du Chêne. 29,90€. Et aussi : Patrice Besse