Confessions de confinés # 17

Ils sont écrivains, musiciens, designers ou photographes. Ces « enfermés bien inspirés » parlent de leur confinement. Confessions en 3 questions, illustrées en 1 image… et plus, si ça leur dit.

 

Pierre Renart, ébéniste et designer : « J’avance quand même… »

 

Toujours inspiré par temps de confinement ?

P.R. : Ce confinement ne change pas grand-chose à mon quotidien. Je ne quitte pas l’atelier attenant à la maison où je vis désormais, près de Blois. Mes projets sont sur du long terme, beaucoup de choses étaient déjà engagées, je continue donc de travailler. La seule chose qui a changé : c’est mon approvisionnement en matières premières. Il est plus compliqué qu’avant. Mais j’avance quand même.

La dernière image postée sur les réseaux dits « sociaux » ?

P.R. : Le banc Möbius, que je viens de réaliser. Il sera présenté au Pavillon des Arts et du Design (PAD), cet automne à Paris, sur le stand de Maison Parisienne.

La priorité, une fois déconfiné ?

P.R. : Aller chez mes fournisseurs, pour chercher les produits qui me manquent.

 

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AU FAIT, C'EST QUI PIERRE RENART ?

Il n’a pas encore 30 ans, mais son travail a déjà fait son entrée au Musée des Arts Décoratifs, à Paris. Depuis cet hiver, la console Möbius, réalisée par Pierre Renart, a sa place dans les collections permanentes du Pavillon de Marsan. Une console que le designer et ébéniste vient de décliner sous la forme d’un banc : une assise tout en courbes – sa « marque de fabrique », comme il dit -, qui évoquent le ruban et le mouvement. Pièce unique, en noyer américain, ce banc Möbius sera présenté au PAD à Paris, en octobre 2020.

Le bac d’abord…

Gamin, déjà, Pierre Renart était fasciné par le bois. Avec son père, qu’il dit « bricoleur », il était encore à l’école primaire quand il s’amusait à scier des planches pour y planter des clous. Un jeu d’enfant devenu passion. Dès le collège, il sait qu’il fera du travail du bois, son métier. Mais ce sera le bac d’abord, sur les conseils des profs et de ses parents. Un bac scientifique décroché à Blois, où il a grandi. La suite ? L’Ecole Boulle, atelier « menuiserie en sièges », dont le jeune Renart sort major de sa promo, un « diplôme national des métiers d’art et du design » en poche.

Une série de pièces monumentales pour le « 22 »…

En marge de ses cours à Boulle, il va mener quelques projets personnels dans le garage de ses parents, dans le Loir-et-Cher. Si bien qu’une fois sorti de l’école, il se met d’emblée à son compte. D’abord à Paris. Puis, en 2018, tout près de Blois. Ses premiers clients s’appellent Maison Parisienne – galerie qui le représente -, Studio Harcourt ou encore Dior. Actuellement, Pierre Renart conçoit une série de pièces monumentales pour le lobby de la future tour de bureaux du 22 Bishopsgate, au cœur de la City, à Londres. Un autre chantier, un peu plus secret, est également en projet à New York. D’ici là, il aura soufflé ses 30 bougies : la fête est prévue en septembre 2020.