Bar à part

Aller au salon Equip’Hôtel, à Paris, c’est d’abord ne pas se perdre porte de Versailles. Ensuite, c’est arpenter des allées peuplées de machines à café, tireuses à bière, lits, canapés, tissus, chambres reconstituées dans  des mises en scène vintage, champêtre ou futuriste. C’est aussi observer des chefs en action derrière des fourneaux. Des barmen en pleine démonstration. Sans oublier les packs des cracks du Net pour gérer -et digérer ?- une e-réputation. Puis, on tombe par hasard sur un bar à part. Un bistrot discret, presque caché entre un stand dédié au design sonore et un autre envahi de distributeurs de boissons couleur fluo. Un café-salon de thé où l’on aimerait s’installer, s’il n’y avait pas déjà ces groupes posés comme des grappes, qui n’ont même pas vu les poèmes imprimés sur les kakemonos. De la poésie sur un salon professionnel ? Il fallait oser. L’architecte Didier Knoll l’a fait. Preuve que Prévert passe partout. Y compris dans notre époque si formidable.

© Yvan Moreau