En direct du Pôle Sud

Hier, il pleuvait sur Nantes. Comme dans la chanson de Barbara. En pire, peut-être, car le vent était de la partie. Fin de la page météo. Quoiqu’elle a son importance pour la suite. Une fois à Nantes, j’ai dû me rendre à Vertou. C’est une banlieue, que l’on rejoint avec un « Tram-train », à prendre tout au bout d’un quai quasi abandonné. Entre Nantes et Vertou, il n’y a que deux arrêts, dont un à Saint-Sébastien-Pas-Enchantés. Ça change des stations Concorde, Châtelet ou Denfert-Rochereau, qui paraissent d’un banal affligeant comparé à « Pas-Enchantés ». Je suis arrivée en avance à mon rendez-vous à Vertou. J’ai donc traîné. A la recherche d’un bistrot. En vain. J’ai vu un ciné, avec à l’affiche « L’art d’aimer », mais la séance n’était qu’à 20 heures. J’ai continué… jusqu’au Pôle Sud. Le Pôle Sud, c’est un centre commercial à l’orée de Vertou, déserté en début d’après-midi, mais qui apparaissait comme un refuge idéal au moment où le vent flirtait avec les 80 km/h. Bienvenue au Pôle Sud, donc, en compagnie de Mr Bricolage, d’une boutique Orange, d’un McDo qui recrute des équipiers « de jour comme de nuit » et d’un hypermarché E. Leclerc doté d’une quarantaine de caisses. Un autre monde. Normal, j’étais au Pôle Sud, que j’imaginais toutefois plus blanc, plus froid, bref plus polaire. Quoique j’en ai vu des polaires. Des dizaines. Dans les rayons de l’« hyper », mais aussi sur les rares passants qui se baladaient à cette heure-là et faisaient prendre l’air à leur polaire. Puis, je suis repartie. J’ai quitté cette vraie-fausse aire glaciaire, car j’avais rendez-vous avec une Mexicaine exilée à Vertou, où elle a ouvert un resto dans un bus à impériale. Epoque formidable, je vous dis.