Le joueur

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« Quand j’étais petit, je voulais être… footballeur ! J’avais même tenté d’intégrer une section sport-études… » Le sport inspire l’écrivain Philippe Vilain depuis longtemps. Mais il ne savait pas par quel bout prendre la thématique. Quel angle adopter. Alors il a choisi le biais du jeu. Le héros de son dernier roman, intitulé Une idée de l’enfer, pronostique, parie, gagne, perd. Sa vie s’articule au rythme des matches de foot en ligne. Résultat : Paul ment à sa femme et se cache pour parier à partir de son téléphone. « Il tire profit de son temps à tout moment et n’importe où, explique Vilain. Jouer devient pour lui comme un travail. Paul est une sorte de trader contemporain. Le jeu en ligne, c’est sa Bourse à lui, son paradis artificiel, son enfer heureux ». Toute la subtilité du roman consiste à décortiquer les ressorts qui animent l’obsession de Paul. Il a un travail, une femme, gagne bien sa vie, « mais il lui manque quelque chose. Ce bonheur ne le rend pas heureux », observe l’auteur. C’est un ennui profond qui va donc le pousser à « mettre sa vie en jeu », « comme dans Un Singe en hiver, lorsque Belmondo joue au torero au milieu des voitures », poursuit Vilain. Son roman est un incontournable de ce printemps et de notre époque si formidable.

Une idée de l’enfer, de Philippe Vilain. Grasset. 16€