Marinier sans marinière

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Il ressemble à ça le marinier parisien en 2014 ! J’ai grimpé sur sa péniche cette semaine : époque formid’ ! On a discuté. Refait le monde. Salué une patrouille de la brigade fluviale. Le tout à deux pas de la BNF, avec le tramway en arrière plan. Bref, en plein 13ème arrondissement de Paris. Celui qui a pris la pose sur cette photo s’appelle Jean-Louis Demouron. Après des études de com’ et une amorce de carrière dans l’univers de la BD, il a tout plaqué en 2009 pour démarrer une histoire… d’eau. Avec son complice Frédéric Schuhl, ils ont cassé leur tirelire, acheté une première péniche, baptisée Vokoli -« parce qu’on a commencé par livrer vos colis ! »-, puis une deuxième, Panurge -« parce qu’on aime Rabelais »-. Après avoir transporté du sable, des céréales, ils viennent de se rapprocher de B.U.D : trois lettres pour résumer « beau, utile et durable », « un peu comme moi », plaisante Jean-Louis. Créé sous l’impulsion du designer Jean-François Marcheguet, menuisier de formation qui a eu « du bol de faire l’école Boulle », B.U.D propose une production 100% « made in Normandie » de meubles en chêne massif issu de la forêt de Lyons. Le bois est transformé par la scierie Mommert, dans l’Eure, puis le mobilier fabriqué dans un atelier tout proche. Ensuite, chaque produit unique et numéroté est acheminé par péniche jusqu’à Paris. Joli pari. Grand défi. La bande de copains a l’air motivé. Si bien qu’ils aménageront leur péniche en showroom durant Paris design week : le rendez-vous est pris du 6 au 13 septembre au  pied de la Cité de la mode et du design. Et si l’envie prenait à Arnaud Montebourg d’enfiler à nouveau sa marinière -faut bien l’user !-, il n’aurait qu’à traverser la Seine en Zodiac pour rallier Bercy à Austerlitz et jeter un œil à ces nouveaux talents, promoteurs à leur façon du « made in France ».