Miser sur les étrangers

L’édition, elle est tombée dedans dès son premier job. C’était chez Philipe Rey. Aux romans étrangers. Puis, Véronique Cardi a enchaîné au Seuil et chez Belfond. Toujours spécialisée sur le travail des auteurs venus d’ailleurs. En janvier dernier, le groupe Editis lui confie les clés d’une nouvelle maison, baptisée Les Escales éditions et située rue Mazarine à Paris. Sa particularité ? Faire la part belle « aux romans en provenance du monde entier ». C’est au Relais Odéon que j’ai pris un café avec Véronique Cardi. Pour savoir si ce n’était pas une mission impossible de créer une nouvelle maison d’éditions à l’heure où la Fnac se remet à vendre de l’électroménager –époque formid’-. « Non, a d’emblée répondu l’ancienne khâgneuse. Lorsque je vois que le roman d’Eugen Ruge, « Quand la lumière décline », s’est déjà vendu à près de 400 000 exemplaires en Allemagne, je me dis que le livre, en général, a encore de l’avenir ». Dans sa version papier, mais aussi numérique. D’ailleurs, les 14 publications annuelles des Escales paraissent à la fois en librairie et se téléchargent sur le Net. « Le gros de mon travail consiste à chiner, fouiner, dénicher des romans étrangers dans des foires comme celles de Francfort, Londres ou New York ». Ajoutons à cela les liens étroits qu’elle a su tisser avec maisons d’éditions étrangères et agents d’auteurs. « Je lis environ cinq manuscrits par semaine ». Et Véronique Cardi a du nez : la saga « L’île des oubliés » de Victoria Hislop cartonne, avec 40 000 exemplaires déjà vendus en France depuis le printemps. / A voir : les choix littéraires de Véronique Cardi en vidéo ci-dessous.