Pousser la porte de « l’appartement d’apparat » de Vincent Darré, rue Royale, à Paris, est une fête. Pour les couleurs, le mélange des styles, la fantaisie, la poésie, la légèreté qui en émanent. Ici, on est ailleurs et pourtant, samedi dernier, à deux pas de là, une grille des Tuileries cédaient sous la pression de... Gilets jaunes.

Il était une fois le Ritz…

Créateur, inventeur, dénicheur, chineur, voyageur, d’abord dans la mode, puis dans la déco, Vincent Darré a ouvert son « bureau » de la rue Royale pour présenter la collection de papiers peints, baptisée Palace, qu’il vient de réaliser pour Au fil des Couleurs. Un travail qui trouve son origine dans la scénographique qu’il avait imaginée, en 2018 pour Artcurial, dans le cadre de l’expo « Il était une fois le Ritz ». Celle-ci mettait en scène quelque 10 000 objets qui avaient leur place dans le palace de la place Vendôme, avant la rénovation de celui-ci.

Touches bucoliques et bureau jumeau de celui de Jackie…

Rêve chinois, Falbala, Cupidon, Bouquets de printemps, Suite Royale, Suite Ducale… ces intitulés sont ceux des différents papiers peints créés pour Au fil des Couleurs. Ils incarnent l’esprit du Ritz vu, senti et ressenti par Vincent Darré. Douceur des tonalités, raffinement des motifs, touches bucoliques… une fois encore, flâner au milieu des lés dans cet appartement-galerie, c’est comme avoir pris un ticket pour partir loin. Très loin. Surtout que, dans ce lieu unique, onirique, Vincent Darré prend soin de laisser traîner certains de ses objets perso, des livres, des notes, sa théière, un étonnant panoramique de 1815 « trouvé par terre à Drouot », mais aussi les créations de ses amis, telle une série de dessins signés Antonio Pippolini, quelques curiosités comme le bureau jumeau de celui de Jackie Kennedy « en hommage à la Maison Jansen »… Un écrin de choix pour présenter des « p’tits papiers ». Un QG décalé, où Vincent Darré passe d’une pièce à une autre en se faufilant dans les couloirs, empruntant un raccourci, traversant le bureau « poussière d’argent » pour se retrouver plus vite dans le salon « bois d’orange ». Le suivre ? C’est possible. 1 Epok l’a fait : rendez-vous au prochain épisode.