La guerre des étoiles

Rien ne va plus dans nos hôtels étoilés. C’est un livre blanc publié par le Comité pour la modernisation de l’hôtellerie française qui le dit. Son président, Mark Watkins, n’y va pas par quatre chemins. « Les hôtels français sont mal notés par les voyageurs », écrit-il. Puis, pêle-mêle, il annonce et dénonce : « six clients sur dix trouvent que l’hôtellerie française est trop chère. La profession est mal représentée par ses syndicats. Un quart des établissements sont dépassés ou vétustes et un tiers à bout de souffle ». Tout aussi inquiétant : Mark Watkins prévoit la fermeture de 4 000 hôtels indépendants d’ici deux à trois ans. Quant au nouveau classement hôtelier, « pour l’élaboration duquel aucun client n’a été interrogé »,  c’est « l’usine à gaz ». « La complexité de ce nouveau classement n’apporte aucune garantie d’impartialité et de sérieux, puisque l’on peut s’arranger avec un bon nombre de cabinets d’audit accrédités », déplore encore le patron du Comité. Autre aberration dans notre époque si formidable : « on trouve des chambres d’hôtels classées 2 étoiles, alors qu’elles n’ont ni sanitaire, ni salle de bains ». En sortant de la conférence de presse de Mark Watkins, j’ai pris un café rue Cambon, dans un bistrot parisien encore digne de ce nom. Le patron, anéanti, m’a expliqué que son propriétaire s’apprêtait à lui tripler son loyer. Pour le faire fuir. Le remplacer par une grande enseigne –de vêtements probablement-. « Mon père tenait le bistrot où Claude Sautet a tourné Vincent, François, Paul et les autres. C’était à Maubert. Nous n’avons pas pu garder ce bar, à cause du loyer trop élevé, a-t-il raconté. Je revis la même chose aujourd’hui. C’est injuste. Je suis né à Paris et l’on est en train de me chasser de ma ville ». Il n’y a pas que l’hôtellerie qui boit la tasse. Certains cafetiers trinquent aussi.

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