PAUL SMITH 1“Prenez une bière ! Sinon il y a du vin au fond du magasin…” L’accent était anglais. La bière, italienne : une Peroni. Finalement, on a migré vers le fond de la boutique. Au fait, c’est Paul Smith qui faisait cette proposition à l’entrée du 24 rue Pastourelle, pour cette fête entre amis, destinée à rendre un ultime hommage à David Bowie. Pochettes de disques, sacs, couvertures de magazines, affiches de concerts… l’artiste était présent sur les murs, les comptoirs. Un mort redevenu vivant. Un type en costard foncé s’était même maquillé façon Aladdin Sane. Alors que la DJ, une curiosité rose bonbon, enchaînait Ashes to ashes, Be my wife, Look back in anger, Sorrow, Modern love –mais oui, c’est bien Denis Lavant qui court sur cette musique, dans Mauvais sang de Leos Carax-… Retour au fond de la boutique, où Antoine versait vin rouge et vin blanc. Rouge pour moi. Blanc pour “le roi du pola” de ces posts vécus en nocturne, mais écrits à l’aube. C’est là qu’Izïa nous a approchés.

Une fille de 25 piges qui a déjà fait la première partie d’Iggy Pop et Motörhead

“C’est cool d’écrire sur les petits fours. Vous ne devez pas vous ennuyer…” Comtesse n’a pas tout de suite percuté. Pourtant il l’avait déjà croisée, lors d’un concert. D’ailleurs, Izïa s’en souvenait. Moi, je l’ai reconnue : une fille de 25 piges, qui a déjà fait la première partie d’Iggy Pop et Motörhead, ne peut passer inaperçue. Louis était avec elle. Un musicien qui assume aussi bien de vivre dans le 14ème arrondissement -et pas sur les bords du canal- que d’en avoir pris pour cinq ans à l’université Paris-Dauphine. Ouais, la deuxième partie de la phrase aurait pu le rendre moyennement amusant. Mais il s’est marré à l’évocation de “sa-fi-pu”, une insulte en VF, assénée par Dirty Harry. “Ça veut dire quoi ?” “C’est une contraction, façon Clint Eastwood, pour : Sacré Fils de Pute”.

On a slalomé pour éviter un chroniqueur “cul-culture” de la presse féminine

Autres éclats de rire : la série Ma vie, mon oeuvre, mon cul de Siné. Ben oui, à l’époque, on osait et on savait titrer… Puis, on a slalomé pour éviter un chroniqueur “cul-culture” de la presse féminine. Re-rouge. Re-blanc. On a croisé la route d’Alphonse, prêt à parler de son premier album pour 1 Epok : formidable ! Pas le premier disque qu’il a acheté, non, celui qu’il a fait… et qu’Antoine, serveur d’un soir, s’occupe de promouvoir. “Vous ne voulez pas être nos parents”, a subitement demandé Izïa en nous regardant, Comtesse et moi. “Difficile. On fait ligne de métro commune -la 10-, mais station à part : lui, c’est Michel-Ange-Auteuil. Moi, c’est Mabillon”. La fille d’Higelin a suggéré une after dans un bistrot du Marais. On s'est éclipsé. Un énigmatique fauteuil doré nous attendait, boulevard Saint-Germain. A suivre

Message personnel : merci à Odile I.