La spéculation source d’inspiration

650 000 euros pour un 45 m2 derrière la place Saint-Sulpice, à Paris. Avec en perspective un minimum de 50 000 euros de travaux… Une amie est tombée dans le piège. Six mois plus tard, elle s’ennuie. Elle va finalement quitter Paris l’an prochain. Elle s’endette et s’ennuie dans un quartier où, il y a peu, il faisait bon trainer le soir, flâner l’après-midi, prendre un petit-déjeuner tôt le matin… Hier soir, NRJ12 a diffusé Le grand appartement de Pascal Thomas. Sorti en 2006 au cinéma, ce long métrage pointait déjà du doigt les dérives de la spéculation immobilière dans la capitale, avec ce type de réplique : « Les immeubles ne sont pas faits pour les locataires ! » Des excès qui ont condamné Montparnasse, Montmartre ou encore Saint-Germain-des-Prés à céder à la tentation du luxe. Pascal Thomas le fait dire à Laetitia Casta. Une ex top model qui s’insurge contre la déferlante de fringues et de frime à Saint-Germain : époque formid’. On est également à deux doigts de verser une larme lorsque la comédienne évoque les chambres de bonnes occupées autrefois par une pléiade d’artistes fauchés et qui, désormais, se louent près de 1 000 euros par mois. On est loin, en effet, du Paris qui a poussé Jack Kerouac à casser sa tirelire, juste pour venir voir la statue de Balzac signée Rodin et plantée au carrefour Vavin. Une statue dont les nouveaux riverains du coin ignorent jusqu’à son existence. J’ai testé pour vous…

Pour le « fun » : la critique du Grand appartement, publiée dans le supplément « télé » du Monde de cette semaine, est un copié-collé de la critique de Jean-Luc Douin parue le 26 décembre 2006, veille de la sortie du film de Pascal Thomas sur les écrans. Je recycle, tu recycles, il recycle, nous recyclons… Pourquoi pas. A condition de ne pas payer le journal une deuxième fois.