1 Epok a posé ses bagages à Amsterdam. Voyage express en Thalys. Moins de 48 heures sur place, mais le temps de flâner quand même...

A priori, quand on traverse le quartier rouge d’Amsterdam, ce n’est pas pour aller à… l’église. Entre les boutiques d’objets érotiques, les fast-foods aux saveurs exotiques et la prolifération des touristes, ce n’est pas forcément le lieu idéal pour venir se recueillir. Sauf que le « red light district » - pour parler local – abrite la plus vieille église de la ville. Son nom : Oude Kerk. Ses signes particuliers : elle affiche huit siècles d’histoire au compteur et réunit 2 200 pierres tombales, dont celles de l’épouse de Rembrandt, Saskia, et du compositeur néerlandais Sweelinck. Un espace dont l’identité est aussi forte que son intensité. Un lieu idéal pour accueillir une réalisation de Christian Boltanski, qui traite de la mémoire et de la commémoration.

Installations, voix d’outre-tombe et confessions

Jusqu’au 29 avril, l’artiste présente une composition pensée pour ce site unique. Formée de sept installations distinctes, chacune d’elles pose la question existentielle de ce qui advient après la mort. Montons-nous au ciel ? Disparaissons-nous dans l’inconnu ? Retrouvons-nous d’autres disparus ?... Sachant que Boltanski a fait le pari que sa propre vie va toucher à sa fin en 2018, ce travail revêt une teneur autobiographique qui renforce un peu plus encore la puissance de cette œuvre singulière. Tous ces manteaux posés, dispersés, associés parfois à des voix comme venues d’outre-tombe, tranchent brutalement avec l’agitation extérieure. On s’interroge. On déambule, intrigué, entre les matières, la démesure d’une série de caissons, des chaises d’église prêtes à délivrer tout un tas de confessions…

Café de l’église et commande au comptoir

Il faut un sas entre le sombre poétique et mélancolique de Boltanski et l’animation des canaux d’Amsterdam. La solution de facilité : c’est le café de l’église. On traverse un jardin de curés, on commande une soupe, un sandwich ou une tarte au comptoir, avant d’aller s’asseoir à une table en bois, digne des maisons de campagne d’autrefois. C’est bon, c’est bio et ça aide à reprendre une vie… (a)normale. A suivre

Echappée belle à Amsterdam menée avec la complicité de Sophie Arbib et Exclusif Voyages.