BAINS B« Bienvenue dans un monde meilleur ». C’est ce que semblait dire le regard de la créature tout en léopard, plantée sur le seuil des Bains, hier soir. Oui, les Bains. Boîte mythique des années 1980, où les physio de l’époque -formidable- s’appelaient Farida Khelfa, Caroline Loeb, Paquita Paquin… Hier, en pleine fashion week, le Club des Bains accueillait une soirée Disco Inferno pour la promo du jeans « 78 ». Promo issue d’une subtile alliance entre Closed et les Bains -tous deux nés en 1978-, initiée par Thomas Erber, électron libre de la presse, de l’événementiel et de la nuit. Pas de petits fours à l’horizon, mais un open bar et un long comptoir derrière lequel on a échangé avec la jeune Charlène. Bandana rouge autour de la tête, elle était équipée d’un kit « micro-oreillette », « au cas où on aurait besoin de moi, en renfort, au-dessus…» Car le Club se situe en sous-sol. Idéal pour mieux faire bande à part.

Entre une variante de la Lolita de Kubrick et une drôle de Madame Claude

On a carburé en version « tonic » : gin et vodka. En bande-son : du disco. Un quatuor de blondes platine a commencé à se trémousser sur You make me feel… On a apercu quelques costards vintage, des paillettes, du lamé, de l’argenté. Et là, on a pris un p’tit coup de vieux dans la tronche ! Heureusement, Marlène, variante de la Lolita de Kubrick, nous a souri. On a salué le designer Mathieu Lehanneur, l’artiste (plasticien, mais pas que…) Olivier Urman et parler photo avec… Madame Claude. Si, si, c’est son nom. En tout cas, hier soir, c’est celui qu’elle donnait. Voisine de comptoir, elle nous a raconté sa vie, son œuvre, ses soirées sans alcool, sa passion passée pour les noms « à particules » et sa préférence aujourd’hui pour les… « parties têtes ». On s’est marré dans ces Bains à remous, où une desperate housewife tentait de se connecter à son iPhone. Pas gagné entre les murs capitonnés et le son à fond. Mais elle en faisait une question quasi de survie. En remontant -à la surface-, on aurait presque déposé quelques offrandes au pied du mur qui affiche les concerts liés à cette institution de la rue du Bourg-l’Abbé : Joy Division, Dead Kennedys, Dépêche Mode… Une fois dans la rue, on a croisé un trio de drag queens, dignes des plus beaux spécimens vus et approchés aux heures de gloire du Supperclub de San Francisco. « Paris, la nuit c’est fini » a hurlé la Mano Negra. Hier soir, une petite lueur du côté de la station Etienne Marcel (ligne 4) prouvait que non.