Quand Paris Déco Off, Maison & Objet et la « fashion week » ont lieu en même temps, la capitale devient un terrain de jeux. Hier soir, même The Bureau, l’espace de coworking le plus select de Paris, faisait une soirée… Bingo ! Une loterie à laquelle Karine Arabian, amie et complice d’1 Epok, n’a eu que des tickets gagnants, paraît-il. Nous, on est arrivés en retard. La faute aux potins mondains. Car avant de traverser la Seine pour rejoindre le cours Albert 1er, on a défait et refait le monde du design au carrefour Bac-Saint-Germain. D’abord chez Cassina, où Philippe Starck a installé – jusqu’au 30 janvier – une série de proto de canapés et chaises conçus en « Apple Ten Lork ». C’est quoi, ça ?  Un matériau conçu à base de pommes – si, si… -, histoire de remplacer le cuir un jour… Il y avait foule pour voir, toucher, tester, palper cette drôle de matière, bientôt première. L’occasion de serrer la pince du photographe Vincent Thibert, fan d’1 Epok, piocher dans les petits fours et, non, on a été sages : on n’a pas essuyé nos doigts sur les nombreuses fourrures imitation caniche pour l’une, cocker pour une autre, panthère pour une fille tendance « ménagerie » jusqu’à ses bottines.

Lévitation, châssis, chaise et « flagship »

A un jet de pierre, on a jeté un œil sur la nouvelle collection de la marque italienne Lago : le lit en lévitation installé au sous-sol du « Lago Store » parisien en a incité plusieurs à se baisser, voire se glisser sous le sommier pour comprendre « comment ça tient ». Les garagiste adoptent la même posture pour ausculter le châssis des voitures… On a aimé la rencontre avec Claudio Luti, le PDG de Kartell. Il était parisien pour présenter la nouvelle chaise Matrix, imaginée par Tokujin Yoshioka . Jusqu’au 22 janvier, l’assise est posée, exposée et mise en scène par le designer japonais, dans la vitrine du « flagship store » du boulevard Saint-Germain. Avec Matrix, Kartell expérimente l’utilisation du polycarbonate appliqué à un moule extrêmement complexe. Car Claudio Luti aime les défis : « C’est l’occasion d’élargir les possibilités de production et de création de nos produits. » Quant au designer, il dit s’être inspiré, non pas du personnage de Keanu Reeves dans Matrix, mais « des chaises des années 1950, fabriquées avec des fils d’acier », tout en utilisant la technologie du moulage par injection « by Kartell ».

Bauhaus, créatures en fourrures et duo d’allumeuses

On a fait aussi escale chez Knoll, qui fête le centenaire du Bauhaus, avec des rééditions et séries limitées de pièces iconiques. Classique, mais toujours chic. Sauf qu’on est arrivés quand ça se terminait… C’est là qu’on a traversé la Seine, raté le Bingo de The Bureau, mais retrouvé des couleurs dans une étonnante « fashion party », rue Saint-Honoré. L’adresse : le Normandy. Autrefois, des groupuscules politiques s’y retrouvaient. Aujourd’hui, on y accroche vestes, pantalons, chemises, manteaux… le temps d’un « fashion show ». Hier soir, c’était celui de la marque GEYM, avec Claude Sérieux en maître de cérémonie. Et il sait recevoir, le Sérieux : cocktails, petits fours, créatures en fourrures, jolies filles, garçons en garçonnets, revival d’Agnès Soral dans Tchao Pantin, DJ inspiré et duo d’allumeuses bien allumées. On s’est marrés de ces visions nocturnes, entre décollage immédiat et… décalage imminent avec l’acte 10 des Gilets jaunes et autre garde à vue de Benalla.