J’y étais…

… à la conférence de presse du salon Equip’Hôtel 2012, à Paris. Le rendez-vous était à la Cité de la Mode et du Design, entre les stations de métro Gare d’Austerlitz et Quai de la gare. Un no man’s land où personne ne se rend jamais. Sauf pour rallier la BNF ou le MK2 Bibliothèque. Si bien que les organisateurs de la conférence ont pris soin de flécher le parcours. Jeu de pistes. Au milieu de nulle part. Une fois propulsée dans cette autre dimension, j’ai eu droit à un café –après l’effort, le réconfort- et un parterre de designers, architectes, pros de l’hôtellerie, journalistes. Tous réunis pour parler déco dans un décor sans corps. Sans âme. Comme figé. Gelé. Aseptisé. Re-café. Puis, les invités ont présenté leurs projets pour le salon, prévu du 11 au 15 novembre, Porte de Versailles. Un drôle de duo, un brin désassorti, a ouvert le bal : elle, usant et abusant du mot « design » en tant qu’adjectif ; lui, muet, cantonné à faire défiler les images d’un power point. Un archi a dévoilé sa vision d’un « Resto des chefs », où des cuisiniers vont démontrer, montrer et se montrer dans une scéno avec gradins, pour ne rien rater du show devant et derrière les pianos. Autre archi, autre pari : celui de créer un bar offrant une vue panoramique à la fois sur Manhattan et sur Paris. Sans jet lag. Sans blague. Puis, un spécialiste du design a reconnu n’avoir pas bouclé sa copie à temps pour la conférence : il a donc débité et dévidé du vide. Seul temps fort de cet événement : la présence du pâtissier Philippe Conticini, chargé d’imaginer une religieuse mêlant café et chocolat. Epoque formidable. Soucieux de partager, faire découvrir, sensibiliser les autres à son art, il a fait goûter sa préparation. Une révolution de palais qui a hypnotisé l’auditoire. La preuve : lorsque le pâtissier a amorcé le commentaire de son travail, il s’est déplacé, s’appuyant sur sa canne. Pour devancer avec humour les regards interrogateurs quant à ce handicap, il a dit d’une voix grave : « Bonjour, je suis le Dr House ». Mais j’ai été la seule à rire.