Au pays d’Alice

Je vais de moins au moins aux vernissages. Parce que je ne suis plus si fan que ça des coupes de champagne. Parce qu’en général je ne vois rien de l’expo, à cause du monde (barbus, pimbêches, porteurs de  Wayfarer, porteuses de Moscot, re-barbus…) qui s’agglutine devant un objet, une toile, une sculpture. J’ai donc séché le vernissage de l’expo « petit h » dans la boutique Hermès de la rue de Sèvres, à Paris. J’ai laissé passer une semaine. Puis, un soir, juste avant la fermeture, je suis descendue dans ce qui était autrefois une piscine. C’est ici, sous une hutte –enfin désertée-, que les objets de l’expo ont été mis en scène. Avec humour, légèreté, audace et élégance. Rappelons que le principe de « petit h » consiste à recycler les matières inutilisées par la maison Hermès, en les confiant à des designers, des créateurs pour en faire des « opni » : objets poétiques non identifiés. A l’image des photophores conçus à partir de tasse à thé ou café, des bracelets liens en soie,  d’un sublime livre pop up dans son écrin inspiré par les malles Hermès, ou encore du girafon tout en cuir qui fait office de comité d’accueil. Comme Alice, on entre dans ce pays des merveilles, avec malice, avec délice. Epoque formidable. C’est l’annonce de la fermeture de la boutique qui m’a ramenée à la réalité. Celle du métro à prendre ou du bus à attendre.

Expo « petit h », à voir jusqu’au 31 décembre chez Hermès, 17 rue de Sèvres, 75006 Paris.