Coup d’envoi de l’épisode 2 des aventures de SDA. On le répète : cette fille, surnommée « sans défaut apparent », n’existe pas - certains ont demandé son numéro de portable, suite à l’épisode 1 ! -. Elle est inspirée par des dizaines de créatures croisées dans les « grandes virées » d’1 Epok. Aujourd’hui, on la retrouve le temps d’une Tourtel, rue Martel…
A L'HEURE DE L'APERO
« Ils fréquentent beaucoup les musées / Les galeries d’art, les vieux bistrots / Boivent de la Manzana glacée / En écoutant Manu Chao »
Les Bobos / Renaud - Extrait de l’album Rouge Sang (Virgin Music, 2006)
Elle sortait d’une répète, en vue d’un casting pour chanter dans une télé-réalité. Il était 19 heures environ. On l’a croisée dans un apéro organisé dans la deuxième arrière-cour d’un immeuble, rue Martel. A côté d’elle : une blonde vaporeuse et évaporée, calquée sur les égéries de David Hamilton. Elle tripotait une guitare, manifestement sans savoir en jouer. SDA était perchée sur des talons aiguilles, les cheveux lissés par un brushing savant et, postée par jeu derrière le buffet, elle proposait à qui voulait : « Manzana ou champagne ? » Les deux breuvages étaient servis tièdes dans des gobelets en plastique blanc. « Y’a pas de Tourtel ? » « C’est quoi ? » « Excusez-la… »
5ème sans ascenseur, barbus, barbier et convertis
« Vous connaissez nos collections de bijoux ? », lui a demandé l’organisatrice de l’apéro. « Non. Je suis venue en voisine… » « Ah… vous êtes du quartier. Je ne vous ai encore jamais croisée au Franprix ». « Parce que je me fais livrer : j’habite un cinquième étage sans ascenseur… » Puis SDA a papillonné, dansé, tournoyé jusqu’à approcher un trio de barbus. Trois copiés-collés sortis d’une boutique de fringues des bords du canal et passés entre les mains du même barbier : des convertis.
Côte basque, soja, horoscope et météo
Autres de leur points très communs : ils avaient bossé tous les trois dans le même service marketing d’un géant de l’agroalimentaire avant d’ouvrir leur resto « sans gluten », rue des Petites Ecuries. Leur conversation tournait autour de leur prochain week-end « sur la côte basque » et du fournisseur de soja qu’il faudrait sûrement changer, « parce qu’il ne livre pas dans les temps ». Rien sur l’horoscope du jour, ni sur la météo du lendemain : dommage. SDA s’est vite ennuyée, dépassée par la hauteur de la conversation. Elle est repartie en direction du buffet. On venait de poser des assiettes remplies de douceurs salées. La blonde évaporée lui a demandé : « On mange ça où ? » « Debout ! » « Comment ? » « Avec tes doigts ! » « On s’essuie avec quoi ? » « Sais pas… »
A la semaine prochaine...