xgC’était le 17 février. La Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) envoie une invitation pour assister à un débat sur le thème « Le journalisme : une profession sens dessus-dessous / La carte de presse et les mutations de l'information ». C’est prévu le 30 mars à 18 heures au Conseil économique, social et environnemental, à Paris. Avec le journaliste David Abiker en Monsieur Loyal et un parterre de penseurs pour refaire le monde de la presse : prof d’éco à Sciences Po, maître de conf’ à l’Institut français de presse, prof au Celsa… Je m’inscris dans l’heure. Réponse de la CCIJP, reçue la semaine dernière : « Nous vous remercions de l’intérêt témoigné pour  la conférence-débat organisée par la CCIJP. Malheureusement, et malgré votre retour très rapide, celle-ci est déjà complète. Nous avons effectivement reçu un nombre de demandes d’inscription bien plus important que la capacité d’accueil maximal de la salle. Nous pouvons toutefois, si vous le souhaitez, vous mettre sur liste d’attente. Il se peut en effet que nous ayons quelques désistements. Nous vous remercions par avance pour votre compréhension ».

Une rédaction désertée qui, depuis, a fermé…

Comment interpréter cette réponse ? Est-ce le « cocktail dînatoire », prévu en fin de débat, qui a motivé les troupes ? Ou serions-nous tant que ça à douter désormais de la presse « papier » comme des JT et à nous interroger sur la pertinence de publier, poster, montrer, raconter, révéler sur le Net ? La photo qui illustre ce billet a été prise l’été dernier dans la rédaction du magazine Maison Française, titre du groupe Express Roularta, qui venait d’être racheté par Patrick Drahi. Une rédaction vide. Désertée de ses rédacteurs, secrétaires de rédaction et maquettistes. Depuis, le magazine, créé en 1946, a fermé. Sans faire de bruit. Une sorte de « sauve qui peut » ! Tout le monde est parti. Dehors. Ailleurs. En quête d’une reconversion pour les uns. D’une autre façon d’exercer leur métier pour les plus résistants. Ceux qui croient que l’on peut encore bâtir un sommaire de magazine, webzine, newsletter sans le soumettre « à la pub ». Certes, l’exercice est rude. Il demande de l’endurance. Mais il faut sans doute en passer par là pour « sauver » sa carte de presse, à l’heure où les ventes en kiosque dégringolent -une chute de 9,4% en un an pour les quotidiens nationaux- et le « 20 heures » fait peur. A ses débuts, Claire Chazal réunissait 17 millions de téléspectateurs. Aujourd’hui, 7 millions est un excellent score pour un JT.