De repères en repaires

Il n’y a qu’une Parisienne –comme moi-, qui a perdu toute notion de cueillette et de vie au grand air, qui « ose » demander un pâté aux prunes au Grenier à pain, voisin de la gare SNCF d’Angers, alors que ce n’est plus la saison de ce fruit. La caissière a éclaté de rire. Pauvre de moi : ferais-je partie de celles et ceux qui croient que la mayonnaise n’existe qu’en tube et que la sauce Béchamel est une invention d’un certain monsieur Knorr ? Après cet épisode, j’ai enchaîné avec un petit crème au Bar du Centre, 12 rue Saint-Laud. Assise sous un portrait de Joe Strummer, ça allait tout de suite mieux dans ce bistrot resté dans son jus, avec des banquettes d’une autre époque et un comptoir qui a dû en voir passer de toutes les couleurs. Un QG d’étudiants, dont le fond sonore rappelle les belles heures de Oüi FM, avant l’arrivée d’Arthur en big boss. Epoque formidable : il faut faire 90 minutes de TGV pour trouver à nouveau ses repères. A moins que ce ne soit pour trouver de nouveaux repaires.