J’y étais…

04 PAS SON GENRE copyrights AGAT FILMS & Cie 2013…. ce matin à Paris, à la projection presse du film Pas son genre, un long métrage de Lucas Belvaux, adapté du roman éponyme de mon ami Philippe Vilain. Dans la salle de la rue Troyon, des confrères et puis… Nicole Garcia. On était « en familles ». Celle de la presse, mêlée à celle du cinéma. Ce syndrome si parisien de l’entre-soi. D’ailleurs il en est question dans le film avec le « vivre à Paris » confronté au « vivre en province »… Quand Clément (Loïc Corbery) est nommé prof de philo dans un lycée d’Arras, cet habitué des Deux Magots prend l’affectation comme une punition. Il a beau être à 90 minutes de train de la capitale, pour lui, c’est un exil. Pourtant c’est à Arras qu’il va croiser la route de Jennifer (Emilie Dequenne), une coiffeuse, blonde platine, bonne copine, accro au karaoké. Ce qui les différencie -c’est-à-dire à peu près tout- va, ici, les rapprocher. Les opposés s’attirent, dit-on. Ils se déchirent aussi. C’était la démonstration du roman, c’est aussi celle du film. Avec une prestation d’Emilie Dequenne qui, à elle seule, vaut le détour. Au départ, Belvaux ne connaissait pas les bouquins de Vilain. « J’ai entendu Clémentine Autain parler de ce roman un matin à la radio, elle en parlait très bien, et son compte-rendu m’a tout de suite donné envie d’en faire un film, confie le réalisateur. J’ai acheté le livre dans la journée ». Epoque formidable. Pas son genre sort en salle le 30 avril. Oui, il faut patienter encore un mois. En attendant, on peut voir la bande annonce, lire ou relire le roman. Son auteur, tel Hitchcock, fait d’ailleurs une courte apparition dans le film. Lors d’une scène de cocktail littéraire. Ces soirées où il « faut être ». Pour « en être ». Pour connaître et se faire connaître. Ce n’est pas dans un tel contexte que j’ai rencontré Philippe Vilain. C’était en septembre 1999. Il venait de publier La Dernière année, son deuxième roman. Nous étions alors voisins de quartier… latin. J’ai voulu l’interviewer. On s’est donné rendez-vous au Rostand, évidemment.

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