J’y étais…

denis lavant… à la présentation du film Beau Travail, par l’acteur Denis Lavant, hier à Angers, dans le cadre du festival Premiers Plans. Sorti en salles en 2000, ce long métrage est signé Claire Denis. Une réalisatrice aux côtés de laquelle j’ai souvent attendu un taxi, en bas de la rue Soufflot, à Paris –époque formid’-. Inspiré par la nouvelle d’Herman Melville, Billy Budd, Beau Travail a été pensé tel un clin d’œil au Petit Soldat de Jean-Luc Godard, avec notamment Michel Subor dans le rôle d’un certain Forestier, personnage éponyme de celui qu’il interprétait dans le film de la Nouvelle Vague. Beau Travail, c’est aussi une performance. Celle de Lavant. « J’ai rencontré Claire Denis dans un cocktail du magazine Première. D’habitude, je ne vais jamais à ce type d’événements », a-t-il confié en amont de la projection. Puis, il a parlé de Djibouti, toile de fond du film, sa misère, sa chaleur, ses déserts de sel, ses allures de western… et les séances d’UV qu’il a dû faire à Paris avant de se rendre sur le lieu de tournage, « car j’étais en retard sur le timing, à cause d’une pièce dans laquelle je jouais à Paris (Giacomo le tyrannique, aux Théâtre du Rond Point), et je devais être raccord avec les autres comédiens, être aussi tanné qu’eux ». Puis, Lavant s’est éclipsé. Car il interprète Louis-Ferdinand Céline jusqu’à ce soir au Quai, à Angers, dans la pièce Faire danser les alligators sur la flûte de pan. « J’évite de voir des images de cinéma avant de monter sur scène, histoire de ne pas brouiller l’imagination ». Il n’en demeure pas moins que Beau Travail porte bien son nom. Lavant y joue un fou de guerre, dépressif un peu, parano beaucoup, salaud à la folie. Avec une étonnante improvisation de danse sur un tube de Corona (The rythm of the night), en guise de générique de fin.