Il est éditeur et cofondateur du site de critique littéraire Onlalu.com . C’est son premier bouquin en tant qu’écrivain. Un livre dans lequel il se délivre du poids d’un passé, peuplé de peurs et de doutes. Une confession ? Plutôt une analyse. De lui, sa vie, son œuvre… Le tout rythmé par les commentaires, justes et pertinents, de l’un des psys dont Jean-Marc Savoye a testé le divan. A savoir Philippe Grimbert. Et toujours elle m’écrivait est une curiosité sur les tables des libraires en cette fin d’hiver. L’auteur s’est confié, le temps d’un café et d’une bière sur l’une des banquettes du Tournon, à Paris.

1 Epok : Pourquoi l’envie d’écrire après avoir publié les autres ?

Jean-Marc Savoye : J’ai toujours voulu écrire. Mais je n’osais pas. L’idée de ce livre m’est venue durant une séance avec Philippe Grimbert. Je me suis dit que j’allais raconter comment ça opère, une analyse.

1 Epok : D’où est venue l’idée de faire intervenir votre psy Philippe Grimbert dans l'ouvrage ?

Jean-Marc Savoye : C'est une idée "d'éditeur". J'ai écrit mon texte et Grimbert est intervenu a posteriori, là où il a voulu et comme il a voulu. En totale liberté. Avec cette condition, qu'il a donnée d'emblée : parler de moi, de mon cas, et pas de l’analyse en général. J’étais d’accord.

1 Epok : Depuis la sortie de ce livre, les regards posés sur vous sont-ils différents ? Car vous en dites beaucoup sur vous, votre vie intime, familiale et professionnelle. Comment réagissent vos proches ?

Jean-Marc Savoye : Ma femme a été ma première lectrice. Avant même que je ne soumette le manuscrit à un éditeur. Si elle m’avait déconseillé de le publier, je l’aurais écoutée. Il n’en a rien été. Quant à mes deux fils, ils viennent de le lire et… c’est passé.

1 Epok : Comment choisit-on un « bon psy » ?

Jean-Marc Savoye : Je ne sais pas. Quand on me demande si j’en ai un à conseiller, je n’en ai pas. Je dis juste qu’il ne faut pas se tromper de psy. Quant à l’analyse en tant que telle, elle a été un outil pour moi. C’est la technique que j’ai choisie pour sortir de la souffrance dans laquelle j’étais.

1 Epok : C’est mieux assis ou allongé ?

Jean-Marc Savoye : A un moment, j’en ai eu ras le bol d’être allongé, alors je me suis assis.

1 Epok : A la page 151, vous citez Fédida : « Une analyse réussie doit rendre au patient sa curiosité, le goût du jeu et peut-être sa libido. » Avez-vous retrouvé le goût du jeu ?

Jean-Marc Savoye : Oui. Aujourd’hui, j’ose jouer. J’ai le droit de jouer…

1 Epok : Le divan vous manque-t-il ?

Jean-Marc Savoye : Ce livre, c’est la fin du divan pour moi. Si demain je ne vais pas bien, la marche remplacera le divan. Car, un trek, c'est un mélange de souffrance, jouissance et réussite.

1 Epok : Avez-vous un prochain livre en préparation ? Un roman ?

Jean-Marc Savoye : J’ai envie d’écrire à nouveau. Mais pas de roman. Je préfère analyser les choses de la vie. Par exemple, pourquoi Anne Eveillard est toujours en jeans ! Ça m’intéresse davantage de savoir ça que d’inventer une histoire. L’homme face aux femmes en 2017 est aussi un thème qui m’inspire.

1 Epok : Dans votre livre, vous racontez comment votre père vous a donné la recette de la salade de pommes de terre. La dernière fois que vous en avez préparée une, c’était quand ?

Jean-Marc Savoye : J’en fais assez souvent. D’ailleurs, à mon tour, j’aimerais apprendre à mes enfants à la faire.

Et toujours elle m’écrivait, par Jean-Marc Savoye. Albin Michel, 18€.