Petite(s) histoire(s) de grande(s) personne(s) / épisode 1

Immersion dans les coulisses de l’expo Etre(s) Singulier(s), présentée du 18 mai au 30 juin dans la Galerie des Nouvelles Images de l’Hôtel Scribe, à Paris. Au programme : 42 portraits de personnalités connues, méconnues, inconnues, sur lesquelles le photographe Bruno Comtesse et moi posons « un ton et un regard ».

 

 

Hiver 2015. Tout a commencé par une photo envoyée par le service de presse d’une maison d’éditions. Cette photo, trop convenue, ne ressemblait pas à l’auteur que je venais d’interviewer. Dommage. Au hasard d’une conversation téléphonique avec le photographe Bruno Comtesse, rencontré depuis peu pour les besoins d’un magazine, j’évoque l’épisode, pestant contre le manque d’images pertinentes dans les stocks photos de certains éditeurs. Réaction de Comtesse : « la prochaine fois, dis-le moi. Je peux venir faire le portrait. » « C’est pour mon blog. Je n’ai pas de budget. » « Ça m’intéresse quand même… »

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Sourire, yeux pétillants et santiags à fleurs

Que fallait-il comprendre dans cette réponse ? Que le photographe avait envie d’immortaliser autre chose que des mannequins, des fringues, des babioles & bibelots pour la presse déco ? Je l’ai pris au mot. J’ai calé un autre rendez-vous avec cette primo-romancière de 75 ans, dont le sourire, les yeux pétillants et les santiags à fleurs n’apparaissaient pas sur sa photo « officielle ». Comtesse est venu. C’était Porte de Bagnolet. Puis, il est revenu, pour d’autres portraits, dans le IXe, aux Puces de Saint-Ouen, aux abords du Sacré-Cœur, au Bon Marché… On se connaissait depuis moins de deux mois. Il shootait. J’écrivais le texte dans le TGV Paris-Angers. Il m’envoyait la photo et... bingo : quand je réunissais les deux sur ce blog, le portrait montrait ce que je ne racontais pas. L’accord parfait.

Echange Fleurent-Didier contre Alister

Très vite, Comtesse a suggéré de démarrer une série. L’intitulé Etre(s) Singulier(s) était né. Il m’a fait écouter France Culture -non, pas la radio ! Mais le titre d’Arnaud Fleurent-Didier-. Je lui ai fait découvrir le tube d’Alister, Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? On parlait le même langage. On était sur la même longueur d’onde et la même ligne de métro : la 10. On pouvait continuer. Poursuivre le chantier. Car Comtesse était parti sur une série d’une quarantaine de portraits. Allait-on tenir la distance ? A suivre.