Cléa Vincent vue par Benjamin Henon

Cléa Vincent vue par Benjamin Henon

Homme à femmes / épisode 3

« Dire que l’on est chanteuse, ça ne fait pas sérieux… Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds : de la musique ». Françoiz Breut évite les étiquettes. Car elle touche non pas à tout, mais à beaucoup. L’écriture, la composition, l’interprétation et l’illustration. D’ailleurs, à sa sortie des Beaux Arts de Caen, elle dessinait pour des titres de la littérature jeunesse. La musique, c’est venu à Nantes, en croisant la route de Dominique A. Nous sommes à l’orée des années 1990. A l’époque, elle a aussi posé sa voix sur La Plume de Louise Attaque… Puis, elle démarre une carrière solo. Et dès la première édition des Femmes s’en mêlent, Stéphane Amiel la sollicite. « J’aime ce festival pour son mélange d’univers : rock, pop, folk… C’est aussi l’occasion de découvrir des groupes que je ne connais pas », confie cette native de Cherbourg qui allait acheter ses vinyles d’ado « de l’autre côté de la Manche ». Son premier album ? « Nightclubbing de Grace Jones… Je l’ai toujours et je l’écoute encore ». Aujourd’hui, si elle achète peu sur iTunes, elle aime emprunter CD et vinyles à la médiathèque de Bruxelles, ville où elle vit depuis 2000. Une façon de ne plus accumuler, empiler, garder sans rien jeter. Une quête de la simplicité qui se retrouve aussi dans son travail. A l’instar de son dernier album, Zoo, enregistré avec Adrian Utley, guitariste de Portishead. Ici, pas de fioriture, d’inutile, de futile : « juste des animaux intérieurs et les émotions qui leur sont liées ».

Elle a fugué d’un cours de marketing à Nanterre

Même sincérité chez Cléa Vincent, autre pépite dénichée par Amiel. C’est la deuxième fois qu’elle participe aux Femmes s’en mêlent. Programmée ce soir au Divan du Monde, à Paris, on la verra aussi cet été aux Francofolies de La Rochelle. A 30 ans, la Parisienne se retrouve sous le feu des projecteurs. Normal : son premier album, Retiens mon désir, sortira dans les bacs en septembre. « C’est très excitant », reconnaît celle qui a fugué d’un cours de marketing à l’université de Nanterre « pour démarrer ma vie d’artiste ». « Je m’étais égarée en Licence d’économie ». Depuis, son credo, c’est l’électro. « Je vis de ma musique depuis cinq ans, explique-t-elle. C’est un vrai parcours du combattant. Parce qu’il faut à la fois assurer sur scène, développer son activité, rester créatif et… plaire aux gens ».

Episode précédent.