Au départ, il voulait devenir monteur. Bosser pour le ciné, donc. D’ailleurs Stéphane Amiel a fait des études pour ça, à la Sorbonne Nouvelle. Mais c’est la télé qui l’a happé. « Je suis opérateur de régie finale à Canal + », confie-t-il. Ça, c’est le côté face du garçon. Côté pile, il y a la musique et… les filles. « Depuis toujours, dès que j’entends une voix de fille à la radio, sur un disque, je suis attentif ». La première qui l’a bluffé : Kate Bush. Blondie aussi : « j’ai usé le 45 tours de Heart of glass ». Même si le premier album qu’il s’est offert, ado, a été le Breakfast in America de Supertramp… Retour aux filles. En 1997, ça le titille. Il caresse l’idée de mettre en avant celles qui chantent et font de la musique. Des figures féminines issues de la scène pop, rock, électro indépendante. « J’ai eu envie de défendre des artistes féminines peu connues ». Il retrousse ses manches, réunit quelques copains dans une asso’ et crée le festival Les Femmes s’en mêlent, dont la 19ème édition a débuté le 22 mars pour s’achever le 2 avril. Au programme : une pléiade de filles et des concerts à Paris, Nantes, Angers, Bordeaux, Toulouse, Tours, Vendôme, Lille… Une machine de guerre, montée avec « des sympathisants ». C’est comme ça qu’Amiel rebaptisent les bénévoles qui l’accompagnent dans l’aventure.
Des femmes sur les scènes, des hommes dans les salles
« Ton truc, c’est un ghetto à filles », lui a–t-on reproché. Il préfère en rire. « Certes, c’est un festival au féminin, mais tous les profils de femmes y ont leur place. Le seul critère de sélection d’une chanteuse solo ou d’un groupe : être innovant », explique Amiel. Autre de ses réparties : « s’il n’y a que des femmes sur les scènes, en revanche dans les salles, le public est essentiellement masculin ». L’an prochain, Amiel fêtera les 20 ans des Femmes s’en mêlent. Il cherche la bonne façon de marquer le coup. S’ouvrir aux talents âgés de 20 ans ? Miser sur celles et ceux qui étudient encore en attendant de vivre de leur musique ? La France grouille de ces jeunes pousses… Il faut juste aller à leur rencontre. Et, ça, c’est une partie du job qui inspire le plus Amiel. A suivre.