On était en compète. C’était soir de match à la télé : Juppé contre Sarko, NKM, Fillon et les autres… On allait devoir faire profil(s) bas. Surtout que Bruno Comtesse et moi, on jouait à l’extérieur… C’était jeudi. Vers 18h30. Les 60 portraits de la série Etre(s) Singulier(s) avaient investi la totalité du rez-de-chaussée de l’hôtel Saint James, à Bouliac : la galerie, le couloir qui mène des cuisines du chef étoilé Nicolas Magie jusqu’au restaurant pensé par Jean Nouvel, en passant par le bar qui fait face aux vignes. Le « balcon de Bordeaux » recevait du beau monde : les « singuliers », mais aussi une pléiade d’invités. Des personnalités locales se sont mêlées aux amis de passage - tel Stéphane Riss - et autres curiosités : on a aimé la dame aux lunettes cerclées de rouge, l’isolée qui picorait en solo dans une coupe pleine de gougères et l’ancienne prof qui a repéré une faute d’orthographe là où il n’y en avait finalement pas… On a refait le monde avec Patricia Moureuille, pris la pose face à l’objectif d’un journaliste dépêché par Sud Ouest, remercié Anthony Torkington pour son accueil « 5 étoiles » et rectifié le tir avec Frédéric Beneix : non, Comtesse n’est pas… mon mari ! A Paris, nous faisons, certes, ligne de métro commune, mais station à part.
Grogs au Fervex, cèpes et rond de serviette
Côté petits fours, servis notamment par Stéphanie et le jeune Tristan « en formation » : 10/10 aux gougères, canapés salés et douceurs sucrées. Le champagne a redonné des couleurs à mon complice Comtesse, alors entre deux grogs au Fervex. Le match à la télé n’en était pas encore à sa mi-temps, lorsque les derniers invités ont quitté le Saint James. On a filé en direction de son annexe, le Café de l’espérance, où Gabriel avait assuré le plein de cèpes. C’est le seul resto en France où j’ai rond de serviette, bouteille à mon nom et accès au buffet de desserts pour composer moi-même mon « café gourmand ». Vivement que le TGV ne mette plus que deux heures pour rallier Paris à Bordeaux…
Fin des fonds de teint, gaîté et légèreté
Peu avant minuit, le match à la télé touchait à sa fin : les fonds de teint des « joueurs » avaient vécu, leur verbatim s’essoufflait, les arbitres rêvaient d’« une douche et au lit ». A Bouliac, en revanche, on flottait entre gaîté et légèreté. On y a d’ailleurs laissé les 60 portraits. En pension complète, jusqu’en janvier. Car nous savons que de Marie à Laurent, d’Anthony à Damien, tous vont veiller sur eux. Jusqu’à notre retour pour les décrocher, emballer, mener et emmener... vers d’autres contrées ?