Pas de vie sans lit. Car nous dormons, en moyenne, 7 heures et 47 minutes par nuit : c’est l’Insee qui le dit. Mais quelle relation entretenons-nous avec notre sommier, notre matelas, notre oreiller ? Quelle vision en avons nous ? Quels décalages osons-nous ? La journaliste et écrivain Colette Gouvion a disséqué, décrypté, analysé les liens entre lit et genre humain. Son dernier ouvrage s’intitule « Eloge du lit ». Pas banal. Plutôt original. Et ce d’autant que l’auteur distingue les « lits de l’innocence » des « lits nomades », les « lits de fortune et d’infortune », ou encore les « lits du paraître » -dont celui de John & Yoko…- et les « lits de la sensualité ». La démonstration est passionnante et fort bien illustrée. On reste sans voix, en effet, face à la photo signée Bertrand Desprez, où deux ados japonaises attendent le début d’un concert de hardcore, allongées sur de drôles de sofas. On est bluffé aussi avec ce type qui fait la promo d’un lit, glissé sous les draps, dans une vitrine de grand magasin : époque formidable ! Et que dire de la fascinante Tilda Swinton, enfermée dans un cercueil de verre au MoMA de Manhattan : attend-elle la mort ou le prince charmant ?
Editions Le Rouergue. 39,90€.