Ferrari refait la « une »

Quand Laurence Ferrari refait la « une » de l’actu, on m’en parle. On me demande ce que j’en pense. Parce qu’il y a quatre ans, j’ai consacré un livre au parcours professionnel de la journaliste. Sans m’étendre sur son salaire à TF1, ni sur sa vie privée. Si bien que je m’en suis pris plein la figure de la part de mes confrères –époque formid’-, qui me reprochaient de cirer les pompes de celle qui venait de piquer le fauteuil de PPDA. Aujourd’hui, Ferrari annonce son départ de la tour du quai du Point du jour, à Boulogne. Ce même immeuble où je suis allée à plusieurs reprises l’interviewer le samedi, tôt le matin, pour les besoins du livre. J’ai le souvenir de discussions à bâtons rompus, de rires, de commentaires d’une expo au Palazzo Grassi, que nous avions vue –sans le savoir- à une semaine d’intervalle… Nous avons aussi parlé de liberté de la presse. De la pression des politiques, des annonceurs : « quelles que soient les entreprises dans lesquelles j’ai travaillé, m’avait-elle confié, on a des pressions multiples et variées. Après, il faut savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas. A un moment, il faut pouvoir dire non, pour être en accord avec soi même et non pour faire plaisir à son patron, à des annonceurs ou à tel ou tel politique ». Elle s’apprête désormais à quitter TF1 pour Direct 8. « J’ai envie d'une émission plus libre, moins codifiée, où l’on ne me demandera pas de rentrer dans un moule », a-t-elle expliqué au Parisien. Les mauvaises langues prétendent que Ferrari a été « poussée vers la sortie ». Peu importe. Pour ma part, j’ai apprécié ses propos contre les planqués de la presse : « je n’aime pas cet esprit qui consiste à regarder sa montre alors qu’on est en train de boucler un journal ». Je partage aussi sa vision du « bon journaliste » : « ce n’est pas quelqu’un qui a tous les diplômes et a passé vingt ans dans la même entreprise. C’est quelqu’un qui a bourlingué, qui a eu des hauts et des bas. Je crois à la diversité des parcours et des expériences que l’on a ». La première fois que j’ai salué Laurence Ferrai, c’était au milieu des années 1990 : elle couvrait la santé publique pour Europe 1. Nous étions en conférence de presse au ministère de la Santé. Personne ne la connaissait. Nous avions sympathisé.

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